Les Américains ont mis un demi-siècle de plus que le reste de la planète pour y arriver, mais même au pays du VUS et de la grosse bagnole, on commence à prendre goût aux petites voitures.

De nombreux Américains qui viennent de remplacer leur vieille auto par un modèle neuf plus petit ont indiqué à la firme de sondage J.D. Power qu'ils ont plus de satisfaction au volant de la petite.

Cette constatation surprenante est sortie un peu par accident, lors de la 17e étude annuelle APEAL, l'acronyme de Automotive Performance, Execution and Layout (Aménagement, exécution et performance automobiles). Cette étude de marché mesure ce qu'aiment les acheteurs récents de voitures neuves.

Dans le passé, il y a toujours eu un rapport direct entre la taille du véhicule et la satisfaction de l'automobiliste: plus l'auto était petite, moins satisfait était le conducteur. Mais plus maintenant, explique David Sargent, le vice-président responsable des études automobiles chez J.D. Power.

«Les acheteurs qui ont choisi une auto neuve plus petite n'ont pas dû faire le sacrifice que cela impliquait avant, en qualité. Les constructeurs mettent beaucoup d'énergie à offrir au marché américain des petites voitures intéressantes et la qualité de certaines d'entre elles surprend certains acheteurs.»

La faiblesse de l'économie et le prix de l'essence aussi élevé que l'an dernier incitent beaucoup d'Américains à acheter un véhicule plus petit: 27 % des acheteurs d'autos neuves l'ont fait en 2012, alors que seulement 13% ont acheté une auto plus grosse. Le reste a acheté un véhicule de taille égale à l'ancien.

Pour comprendre la satisfaction de ces nouveaux convertis à la maxime «Small is beautiful», il faut savoir qu'ils ont remplacé des véhicules ayant en moyenne six ans d'existence. Or, les véhicules de toutes les tailles se sont améliorés depuis. Si les consommateurs américains «découvrent» les joies de la petite voiture, c'est surtout parce qu'elles se sont beaucoup améliorées aussi au cours des dernières années.

«Aujourd'hui, une voiture plus petite n'est plus forcément de qualité moindre», explique M. Sargent.

Des exemples? Selon lui, une sous-compacte aussi fonctionnelle et attirante que la Chevrolet Sonic n'existait pas il y a cinq ans; il fallait acheter une intermédiaire pour obtenir une qualité comparable. Les Chevrolet Volt, Volkswagen Golf et Buick Verano sont des compactes aussi soignées que des intermédiaires d'il y a cinq ans.

Au terme du sondage APEAL, les voitures sous-compactes et compactes ont reçu une cote de satisfaction moyenne de 765 sur un maximum de 1000; c'est le score qu'avaient obtenu les intermédiaires lors du sondage APEAL de 2008. Les intermédiaires haut de gamme 2012 ont aussi obtenu une cote de satisfaction moyenne de 844 sur 1000, égale à celle des grosses voitures haut de gamme 2008.

La cote moyenne de tous les modèles offerts a atteint 788, une hausse de sept points par rapport à l'an dernier.

Les (nombreux) champions

Le sondage APEAL consacre chaque année la voiture la plus satisfaisante dans pas moins de 21 catégories assez pointues, ce qui fait beaucoup de champions.

Comme lors des sept années précédentes, Porsche a été cotée la meilleure marque, suivie de Jaguar et BMW. Dodge, Jaguar et Ram sont les trois marques qui se sont le plus améliorées. Quatre marques de grande série ont reçu des cotes supérieures à la moyenne: Volkswagen, Ram, Ford et Chrysler.

Chevrolet a été la seule marque à obtenir trois premières places quant aux meilleurs modèles: la Volt (compacte), la Sonic (sous-compacte) et l'Avalanche (gros pick-up) ont été les meilleurs de leurs catégories.

Sept marques ont vu deux de leurs modèles couronnés par les répondants au sondage APEAL: Audi (A6 et A8), Dodge (Challenger et Charger), Ford (Expédition et Flex), Kia (Optima et Soul), Mini (Countryman et Coupé), Nissan (Frontier et Quest) et Porsche (911 et Cayenne).

Le sondage APEAL est conçu pour être un complément d'un autre sondage annuel J.D. Power, celui de la «qualité initiale». Il mesure «ce que les constructeurs font bien», tandis que le sondage de la qualité initiale mesure «ce que les constructeurs font mal».