De la F1 au rallye, les organisateurs de sport automobile se donnent le mot ces derniers mois pour annoncer leurs nouvelles orientations environnementales, créant ainsi une course nouveau genre pour le sport automobile, celle de la chasse aux rejets de CO2. Une utopie? Peut-être pas tant que cela et les voitures de série de Monsieur et Madame Tout-le-monde pourraient même en sortir gagnantes.

De la F1 au rallye, les organisateurs de sport automobile se donnent le mot ces derniers mois pour annoncer leurs nouvelles orientations environnementales, créant ainsi une course nouveau genre pour le sport automobile, celle de la chasse aux rejets de CO2. Une utopie? Peut-être pas tant que cela et les voitures de série de Monsieur et Madame Tout-le-monde pourraient même en sortir gagnantes.

En septembre dernier à Paris, Dominique Serra, fondatrice du rallye Aïcha des gazelles et la firme ERM (Environmental Resources Management), l'un des principaux groupes mondiaux de conseil en environnement, en sécurité et risque, signaient un accord. Deux mois plus tard, l'organisatrice de la course annonce la couleur: «Notre objectif est de mettre en place un plan d'action pour obtenir d'ici trois à cinq ans un label Rallye Propre, une première dans le domaine qui pourrait servir d'exemple pour tous!»

Pour atteindre cette cible ambitieuse, Maienga, l'entreprise derrière le rallye, a confié à ERM le mandat de quantifier, évaluer et réduire les effets environnementaux et sociaux de son événement sur ses lieux de passage, le désert Marocain. Un contrat de 50000 euros par année qui représente un investissement plus que nécessaire, estime Dominique Serra. «Actuellement, le Maroc nous permet de faire ce que d'autres pays nous interdisent. Il convient donc de bien le faire et il faut que nous sachions si nous allons ou non dans le bon sens», estime Dominique Serra.

Les rejets de CO2

Première cible du plan d'action, les rejets de CO2 reliés directement à la course. Une estimation pour 2006 et un relevé sur place en 2007. En parallèle, le cabinet d'audit devra également identifier les moyens de réduire les rejets à la source en utilisant de façon optimum les outils présents actuellement sur les 4x4 de série.

Ainsi dès l'édition 2007 et pour la première fois, le groupe pétrolier Total alimentera les 120 à 130 véhicules présents sur le terrain (participantes et organisateurs) en carburant contenant 10% de biocarburant. «Pas plus malheureusement», déplore M. Roman, «puisque c'est le maximum accepté par les moteurs actuellement en vente». En attendant des tous terrains plus écolo, «ERM sensibilisera les concurrentes du rallye à l'éco conduite et fera la promotion de l'utilisation de carburants écologiques», ajoute Mme Serra. Cette action viendra appuyer la charte de bonne conduite écologique en sept points que chaque concurrente devra signer et respecter tout au long de la course.

Et enfin, dans la mesure où les rejets ne pourront plus être réduits à la source, ERM a pour mission d'identifier des projets compensatoires, «des actions sur le terrain auprès de la population locale qui permettront de contrebalancer nos émissions de CO2. Des foyer à charbon de bois énergiquement plus efficace ou l'implantation d'un incinérateur à déchets dans un village que le rallye traverse, par exemple», spécifie M. Roman.

Toutes ces actions, estiment Dominique Serra et ERM, devraient les mener vers l'acceptation d'un vrai label Rallye propre. Une première dans le monde des rallyes «pour qui les voitures antipollution sont actuellement le dernier des soucis», reconnaît Christian Jugand, de Jugand 4x4, spécialiste français de véhicules tout terrain pour raids africains et autres et fournisseur de l'assistance mécanique sur le Dakar et le Rallye Aïcha des gazelles. «Mais avec les gazelles, c'est différent. Les filles ne font pas de la vitesse et il n'y a pas de prises de risques. Nous leur fournissons des véhicules diesel dernière génération, construits en respectant les normes environnementales européennes, donc ce n'est pas un problème de rouler en bio», assure-t-il cependant.

Reste donc à convaincre les autres responsables du secteur de la pertinence d'un tel changement.