Leurs voitures de patrouille munies de gyrophares et leurs habits de travail nous font évidemment penser à des policiers. Ils ont d'ailleurs le pouvoir d'émettre des constats d'infraction. Les contrôleurs routiers ne portent toutefois pas d'armes à feu, seulement une matraque rétractable (qu'ils dégainent parfois) accrochée à la ceinture. Et ils ne sortent jamais sans leur gilet pare-balles.

Leurs voitures de patrouille munies de gyrophares et leurs habits de travail nous font évidemment penser à des policiers. Ils ont d'ailleurs le pouvoir d'émettre des constats d'infraction. Les contrôleurs routiers ne portent toutefois pas d'armes à feu, seulement une matraque rétractable (qu'ils dégainent parfois) accrochée à la ceinture. Et ils ne sortent jamais sans leur gilet pare-balles.

En les apercevant au loin dans le rétroviseur, le commun des mortels va ralentir, croyant être pris en chasse. Or, même s'ils suivent à Nicolet la même formation que les futurs membres de la force policière (bonifiée d'un cours spécialisé sur le transport), les contrôleurs routiers de la SAAQ n'ont pas les mêmes responsabilités que la police. Mais qui sont-ils alors et quel est leur véritable rôle?

«Nous sommes des agents de la paix chargés de faire appliquer le Code de la sécurité routière et nous sommes des constables spéciaux pour l'application du Code criminel», explique Claude-Fabien Bilodeau, contrôleur routier depuis 16 ans et coordonnateur des opérations provinciales.

Les contrôleurs routiers peuvent donc intercepter quiconque conduit un camion, un véhicule de transport d'équipement ou un véhicule d'urgence de plus de 3000 kg de masse nette. Aussi une dépanneuse, un véhicule agricole ou un véhicule transportant des matières dangereuses nécessitant une plaque d'indication de danger.

Sont également sous l'autorité des agents de la SAAQ: les autobus (scolaire ou pas), les minibus, les taxis (sauf dans l'île de Montréal) et les limousines. L'objectif premier des employés de la société d'État est de vérifier la conformité de tous ces véhicules.

Quant aux automobilistes, ils ne sont pas à l'abri même s'ils ne représentent qu'une fraction des activités des contrôleurs routiers. Ceux-ci ont procédé à 96 050 interventions en 2005 (les statistiques les plus récentes) et seulement 142 interventions impliquaient des automobilistes.

Toutefois, les agents de la SAAQ ont le pouvoir (et le devoir) d'intercepter un conducteur en état d'ébriété ou impliqué dans un cas de rage au volant, par exemple. Les policiers seront ensuite appelés en renfort pour prendre les choses en main. Un automobiliste qui transporte de la marchandise mal arrimée fera lui aussi l'objet d'une vérification.

Pas toujours les bienvenus

Intercepter et remettre un constat d'infraction n'attire pas toujours la sympathie. D'où la nécessité de porter une matraque rétractable. «En 16 ans de carrière, je l'ai sortie quelques fois à titre préventif, note Claude-Fabien Bilodeau. Du monde agressif, il y en aura toujours. Mon collègue de travail a déjà été attaqué. Il a fallu l'aide de policiers pour maîtriser son agresseur (). Mais nous sommes de plus en plus respectés. Tout le monde nous connaît et sait que nous faisons notre travail pour le bien de tous.»

Le Québec compte 325 contrôleurs routiers (dont un nombre croissant de femmes: elles sont 35 actuellement) qui travaillent dans 17 bureaux et 29 postes de contrôle (notamment aux douanes) disséminés dans la province. La SAAQ dispose d'un parc de 175 voitures de patrouille.

Ce petit contingent contrôle près de 150 000 véhicules immatriculés au Québec (camions, autobus, taxi, etc.). À cela s'ajoutent tous les véhicules des autres provinces canadiennes et des États américains qui transitent au Québec. Bref, c'est beaucoup de véhicules à gérer en même temps.

Quelles infractions?

Et que reproche-t-on le plus souvent à tout ce beau monde? Par ordre d'importance: les charges (23% des interventions) dont le poids excède la limite permise; les vérifications mécaniques (12%), qui concernent notamment le mauvais état des freins, les pneus trop usés, etc.; et les permis de conduire (11%). Ou bien ils sont échus, ou bien le conducteur ne dispose pas de la bonne classe de permis. Il existe une panoplie d'autres infractions (charge mal arrimée, heures de conduite non respectées, etc.).

Pour la petite histoire, les contrôleurs routiers ont été créés en 1949 afin, surtout, de vérifier si les conducteurs avaient un permis de conduire valide et s'ils avaient acquitté leurs droits d'immatriculation. Dans les années 70, ils ont commencé à recevoir la même formation que les policiers.

En 1984, ceux qu'on appelait les surveillants routiers sont passés dans le giron de la Sûreté du Québec. Ce n'est qu'en 1991 qu'ils sont devenus tributaires de la SAAQ, laquelle a depuis créé l'entité Contrôle routier Québec. Toujours en 1991, un concours national a été lancé afin de recruter 70 nouveaux agents. Près de 35 000 personnes (un record, dit-on) avaient postulé pour l'un de ces postes, dont Claude-Fabien Bilodeau.

Avis aux intéressés: après cinq ans d'ancienneté, le salaire d'un contrôleur routier est d'environ 49 000$.