La Jaguar qui a secoué et ému Enzo Ferrari a 50 ans

Quand Enzo Ferrari a vu la Jaguar Type E il y a 50 ans, il échappa une phrase qui est restée dans les livres: «C'est la plus belle voiture de tous les temps». La citation exacte n'est pas 100% certaine. Dans certains textes sur internet, Enzo Ferrari est cité comme ayant dit:  «C'est la plus belle voiture au monde».

Mais en tous les cas, Ferrari était admiratif au point d'être ému et secoué. Et il n'est pas seul qui ait trouvé la Type E belle. La voiture a été un succès instantané et durable, nous rappelle Jaguar dans un communiqué annonçant divers événements pour 2011, année où celle qui a tant ému Ferrari a 50 ans.

>>> Lisez le texte La Jaguar et l'Architecte d'Alain Raymond publié le 15 octobre 2007 dans La Presse Auto, qui trace l'histoire d'une Jaguar Type E achetée par un Québécois en 1966.

Une fête aura sûrement lieu au Parc des Eaux vives, lors du Salon de l'Auto de Genève. C'est là que Jaguar a présenté la première Type E aux médias et au public en marge du salon de 1961, «l'excitation des médias était à son comble: la courte ballade offerte aux journalistes faisait tellement fureur que le fondateur de Jaguar, Sir William Lyons, s'est rendu compte qu'une seule voiture ne suffirait pas, raconte Jaguar dans la fiche historique diffusée mardi. Il a ordonné à un pilote d'essai de partir immédiatement vers les ateliers de Jaguar à Coventry, en Angleterre, et de revenir en Suisse, de nuit, au volant d'une autre Type E», afin qu'une seconde voiture de présentation soit disponible.

«Dès son lancement, en 1961, la Type E a transcendé le monde automobile. La justesse de ses proportions, son allure et la pureté de sa ligne étaient telles qu'une Type E fait partie de la collection permanente du Musée d'art moderne de New York», rappelle Jaguar dans sa note aux médias.

De nombreuses célébrités, dont Brigitte Bardot, Steve McQueen, Tony Curtis et George Best, roulaient en Jaguar Type E: «La Type E est devenue un symbole des années 60, au même titre que la mini-jupe et les Beatles», affirme Jaguar.

«Un demi-siècle de progrès n'a rien enlevé à l'importance de la Type E», soutient dans la déclaration écrite de Jaguar Mike O'Driscoll, président du conseil d'administration du conseil du patrimoine de la compagnie anglaise (rachetée depuis par l'Indien Tata Motors). «Elle a fait sensation dès son lancement et elle demeure le symbole le plus durable et le plus iconique de Jaguar.»

La toute première Type E lancée en 1961 pouvait atteindre 240 km/h et coûtait une fraction de ses rivales, mais avec des performances similaires aux voitures sport de luxe de l'époque, rappelle la compagnie qui ajoute qu'elle fut «la super-voiture abordable» durant les 14 ans qu'elle a été en production.

Bien des choses ont changé depuis, en tout cas l'époque des Jaguar abordables est chose du passé...

Jaguar a colligé quelques faits notables au sujet de la Type E:

> Le moteur six cylindres en I choisi pour la Type E avait donné cinq victoires à Jaguar aux 24 Heures du Mans durant les années 50. La version de la Type E avait 3,8 litres et 265 CV. À 240 km/h, c'était la voiture de production la plus rapide de son époque.

> En 1961, à son lancement, il fallait payer 2256 livres et 15 shillings pour une Type E, ce qui ferait seulement 38 000 livres aujourd'hui, calcule Jaguar.

> La Type E avait été dessinée et construite sous la direction industrielle de Malcolm Sayer, un ingénieur aéronautique de formation, mais converti à l'auto. Il avait aussi appliqué son expertise en aérodynamique aux deux prédécesseurs de la Type E, des voitures de course connues sous les noms de Type C et Type D.

> La Type E est restée en production durant 14 ans et 70 000 unités ont été vendues, ce qui en fait la toute première voiture sport fabriquée en série d'Europe.

Sources: Jaguar; Wikipedia