Grands constructeurs et carrossiers haut de gamme se préparent à éblouir dès jeudi les visiteurs du 81e salon de l'automobile de Genève avec près de 170 premières mondiales et européennes. Mais ceux sont surtout les Chinois que les marques tenteront d'épater.

Alors que le secteur affiche encore une relative prudence pour 2011, Genève s'apprête à accueillir du 3 au 13 mars quelque 700 000 personnes ainsi que 260 exposants venus de 31 pays et représentant 700 marques.

Le salon de Genève étant très orienté luxe, le constructeur espagnol GTA Motor, spécialisé dans la course automobile, figure parmi les nouveaux exposants de cette 81e édition. Et, après neuf ans d'absence, la marque italienne De Tomaso, qui propose des modèles haut de gamme aux allures très sportives, profitera de Genève pour faire son grand retour.

Car la crise s'éloignant, les consommateurs tablent à nouveau sur des voitures plus grandes, plus puissantes et plus chères. «L'an dernier, la taille moyenne des voitures s'est accrue aux États-Unis», souligne l'analyste Jürgen Pieper de la banque allemande Metzler.

C'est également le cas, selon le journal L'Argus de l'automobile, en France, où les marques multiplient les offres pour compenser la fin de la prime à la casse.

À Genève, ceux qui ont le portefeuille assez garni pourront ainsi se laisser tenter par la dernière Ferrari. Luxe et sport étant les maîtres mot de la marque de prestige italienne, cette dernière a choisir la Suisse pour présenter son quatre places «FF», son tout premier système à quatre roues motrices.

Quant à l'autre constructeur italien de voitures très haut de gamme, Lamborghini, il devrait présenter à Genève sa nouvelle Aventador, le véhicule de série le plus puissant jamais produit par la marque, selon des rumeurs persistantes.

Mais si les Européens sont les mieux placés pour venir découvrir à Genève ces voitures de rêve, c'est en Chine - premier marché mondial de l'automobile depuis 2009 devant les États-unis - qu'elles seront les mieux vendues, estiment les experts.

«En 2010, la croissance des ventes des voitures de luxe a été plus forte» que celle des autres gammes, explique M. Pieper, mais «c'est surtout un phénomène enregistré dans les pays émergents, spécialement en Chine», explique-t-il.

«En ce qui concerne les voitures de luxe (...), la croissance dépend de la santé des marchés chinois, russes et d'autres pays émergents», souligne également Carlos Da Silva, du cabinet de conseil Global Insight.

«Pour la première fois, en 2010, Audi a vendu plus de voitures en Chine que dans son marché d'origine allemand», relève-t-il, tout en soulignant le réveil du marché américain.

Genève aura plus de mal à reconquérir le porte-monnaie des Européens, un marché «ennuyeux» selon les experts qui pointent une demande atone.

Peut-être se laisseront-ils tenter par les nouvelles applications et gadgets technologiques dont regorgent les nouveaux véhicules haut de gamme.

Une des tendances principales du salon sera d'ailleurs «la connexion internet dans la voiture», estime Stefan Bratzel, professeur au Centre de l'automobile de la Fachhochschule der Wirtschaft (FHDW).

Les visiteurs pourront ainsi découvrir la nouvelle Audi A6 qui dispose d'un système de navigation connecté à l'internet, précise M. Pieper.