Le constructeur automobile suédois Saab a trouvé en Chine, comme son concurrent national Volvo l'an dernier, un partenaire qui, aux termes d'un accord portant sur 150 millions d'euros, lui assure un financement à «moyen terme».

Spyker, propriétaire néerlandais de Saab, a annoncé mardi avoir signé un partenariat stratégique avec le constructeur automobile chinois Hawtai.

«Cet accord assure le financement à moyen terme (de Saab) et se constitue d'un investissement sous forme d'accords de souscription à hauteur de 150 millions d'euros (210 millions $), ainsi que d'une alliance stratégique pour la Chine comprenant des coentreprises de production, de technologie et de distribution», explique Spyker dans un communiqué.

La veille, Spyker avait annoncé que Saab allait bénéficier d'un prêt convertible de 30 millions d'euros (42 millions $) obtenu auprès du fonds d'investissement Gemini qui devrait lui permettre de reprendre «d'ici à une semaine» sa production interrompue début avril.

Aux termes de l'accord de mardi, encore sujet à approbation définitive par le gouvernement chinois ainsi que par la Banque européenne d'investissement (BEI) et l'Office suédois de la dette, Hawtai va investir 120 millions d'euros (170 millions $) à concurrence de 29,9% des parts de Spyker et «les 30 autres millions d'euros prendront la forme d'un prêt convertible», selon le communiqué.

«Cela lève toutes les inquiétudes qui voulaient ces dernières semaines que l'existence de Saab soit en péril», s'est félicité le PDG de Spyker Victor Muller lors d'une conférence de presse téléphonique depuis Pékin.

«Désormais, Saab est bien financé, son avenir à court et moyen terme est assuré et nous allons pouvoir relancer la production aussi vite que possible», soit vraisemblablement «la semaine prochaine», a-t-il confirmé.

Il était dans l'incapacité d'évaluer le manque à gagner lié à l'interruption de production chez Saab.

M. Muller a en outre bien souligné que le contrat passé avec Hawtai était un «partenariat et non une acquisition» comme celui par lequel Volvo est passé sous le giron de Geely en 2010.

Ce partenariat permet, selon lui, à Saab «d'entrer sur le marché automobile chinois et d'établir un partenariat technologique avec un solide constructeur chinois».

«Avec les technologies de diesel propre d'Hawtai, sa capacité de production et ses ambitieux programmes de développement, nous avons trouvé le bon partenaire pour développer Saab et construire un partenariat solide», se félicite-t-il dans le communiqué.

Fondé en 2000, Hawtai est basé à Pékin et a une capacité annuelle de production de 350 000 véhicules. Le constructeur produit également 300 000 moteurs diesel propre par an et 450 000 transmissions automatiques, selon le communiqué.

Le partenariat avec Saab va «nous donner accès à des technologies innovantes et à un réseau international que nous aurions mis des dizaines d'années à mettre sur pieds», se félicite le vice-président de Hawtai, Richard Zhang, soulignant que de son côté, le constructeur chinois allait «mettre à disposition de Saab» sa «très forte» infrastructure de production et de distribution sur le marché chinois.

Les futurs véhicules Saab produits en Chine seront réservés au marché chinois tandis que l'usine suédoise de Tröllhättan continuera d'assurer la fourniture du reste du marché. «Il n'y a pas de cannibalisme», a assuré M. Muller.

Saab, racheté en janvier 2010 au géant américain General Motors (GM), est à la recherche de fonds, y compris par la vente de biens immobiliers dont sa principale usine située à Trollhättan, afin de reprendre sa production, interrompue début avril en raison d'un conflit avec des fournisseurs impayés.