Maybach, c'est la quintessence de l'opulence allemande. À, en moyenne, 500 000$ l'exemplaire, la gamme de la marque, constituée de berlines aux dimensions colossales, joue dans la cour des grands britanniques du genre, à savoir Aston Martin, Bentley et Rolls-Royce. Mais voilà, ces jours-ci, l'impression d'un constructeur infrangible de par son statut privilégié laisse place à une incertitude funeste.

C'est que ce membre du groupe Daimler verra son destin scellé d'ici la fin du mois. Chronique d'une mort annoncée?

Dieter Zetsche, l'homme à la tête du groupe qui englobe également Mercedes-Benz, a annoncé à Automotive News que la haute direction travaillait sur une série de scénarios possibles pour l'avenir de Maybach. En fait, on cherche à trouver un partenaire pour relancer le fabricant qui peine à suivre le rythme imposé par les concurrents bien encrés.

Parmi les facteurs aggravants, on peut montrer du doigt le design des modèles offerts qui partage une trop grande promiscuité avec la Mercedes Classe S, une grande berline de luxe beaucoup moins chère. Il y également l'incontournable variable pécuniaire, alors que la facture d'entrée est démesurée, surtout en temps d'anémie économique.

Les chiffres désastreux traduisent le désintéressement. L'an dernier, à peine 200 Maybach ont trouvé preneur dans le monde dont seulement trois au Canada, c'est peu, très peu même pour le créneau.

Le développement d'une deuxième génération devient donc une nécessité pour éviter de faire sombrer l'étiquette qui a été ressuscitée en 2002.

Aston Martin à la rescousse?

Daimler serait à l'heure actuelle en pourparlers avec Aston Martin afin de sauver la branche reine de Mercedes. L'anglaise, qui a soif de nouveaux horizons, n'a jamais été en aussi bonne santé financière et possède une grande expertise, la Rapide en est un bon exemple.

De plus, le constructeur collabore avec Daimler afin de créer une nouvelle marque de multisegments sportifs, la marque Lagonda. Celle-ci devrait faire son entrée sur le marché d'ici deux ou trois ans.

Disons aussi que le partenaire anglais pourrait rafraîchir la robe des Maybach qui affiche des traits d'un gracieux discutable.

Rien toutefois n'a été confirmé sur l'alliance stratégique alors qu'un important jeu de coulisses doit certainement se dérouler. JoAnne Caza, directrice des relations publiques chez Mercedes-Benz Canada, n'a pas voulu commenter la nouvelle qui touche de futurs produits.

La fin de Maybach signerait la conclusion définitive et surtout symbolique de l'un des partenariats les plus importants de l'histoire de l'automobile, celui entre Gottlieb Daimler et Wilhelm Maybach qui ont jeté les bases de la voiture moderne à la fin du XIXe siècle.