Le rebelles cherchent encore Mouammar Kadhafi, mais ils savent au moins où il a stationné sa voiture la dernière fois. En fait, une de ses nombreuses voitures, car comme tous les dictateurs, il avait une collection.

Le quotidien italien Corriere della Sera rapporte la découverte à Tripoli d'une voiture unique inspirée de la Fiat 500 cabriolet, mais tout-électrique et sans portes, payée 200 000 euros par le Colonel Kadhafi au carrossier Castagno, de Milan. La commande passée en 2009 devait rester secrète. La voiture électrique n'était pas chargée et les insurgés l'ont sortie d'un bunker de Tripoli en la poussant.

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Les excentricités automobiles de Kadhafi sont techniquement originales. Le devis soumis au carrossier et préparateur était exigeant. La voiture possède un moteur électrique de 34 kW procurant une vitesse maximum de 160 km/h et son ensemble de batteries lui assure une autonomie de 260 km. Elle se charge en 10 minutes grâce à deux énormes chargeurs à haute tension importés de Suède, probablement des ABB (le texte ne le précise pas).

En haut du marchepied gauche, une image rétro-éclairée d'Omar Al Mokhtar, emblème personnel du Colonel Kadhafi. Mokhtar, leader héroïque de la résistance libyenne au début du XXe siècle, a été exécuté en 1931 par le gouvernement colonial italien.

Sur le capot de la voiture de Kadhafi, pas d'emblème de Fiat, mais à la place, un écusson reproduisant le continent africain, en noir, avec seulement la Libye en vert, la couleur du régime.

Le reste est l'équipement standard des dictateurs, bois précieux et cuir cousu à la main, jantes en alliage de 17 pouces, un toit de toile couleur sable du désert, une carrosserie verte et or.

«Le Guide» de l'auto

Ce n'est pas la première fois que le Colonel Kadhafi, dont le titre officiel en Libye était «Le Guide», montre un intérêt personnel pour l'automobile. Il y a deux ans, quand il avait fêté le 40e anniversaire du coup d'État l'ayant mené au pouvoir, il avait dévoilé une espèce de voiture sport exotique toute blanche, également faite par un spécialiste italien, mais dessinée par le Guide, affirmait-il. Il l'avait baptisé The Rocket et dévoilé à un sommet des chefs d'État africains en disant qu'il ambitionnait de doter la Libye d'une industrie automobile.

La voiture avait été exposée, mais les essayeurs de La Presse Auto n'ont jamais eu l'occasion de la mettre à l'épreuve à cette époque. À première vue, sa fiche technique semblait indiquer une voiture lourde et sous-motorisée. En fait, personne à part les proches du leader libyen ne l'a jamais vu rouler, à notre connaissance. On attend impatiemment que les rebelles la trouvent et la sortent d'un bunker. N'égratignez pas la peinture, les gars.

>>> Lire le texte du magazine français Le Point.