Dans un contexte où les rappels en tous genres ont augmenté considérablement cette année, les automobilistes et les concessionnaires américains disposent dorénavant d'un nouvel outil de recherche qui permet de vérifier avec précision si un véhicule spécifique fait l'objet d'un rappel ou non. Au Canada, les consommateurs n'ont pas encore accès à l'intégralité de ce genre d'information.

Depuis le 20 août, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) offre sur son site internet d'un nouveau moteur de recherche qui permet de vérifier (gratuitement) si sa voiture ou celle que l'on convoite est rappelée par le constructeur.

L'utilisation est très simple. Il suffit de rentrer le numéro de série du véhicule en question dans le moteur informatique qui indiquera si le véhicule est concerné ou non par un rappel en cours, si le constructeur est alors en mesure - ou pas encore - de résoudre le problème à l'origine du rappel, et si une voiture d'occasion n'est jamais passée à l'atelier de réparation alors qu'un bulletin de rappel le recommandait.

> Consultez la liste des constructeurs qui rendent disponible au Canada la recherche de son véhicule

«C'est comme ça que vous allez savoir si une voiture ayant fait l'objet d'un rappel n'a pas été réparée», a résumé Jim Schulte, directeur des stratégies numériques à la NHTSA, lors du dévoilement de l'outil de recherche.

La base de données de l'agence du département américain des Transports fiche les voitures et motos de toutes les principales marques, sorties sur le marché ces 15 dernières années. Elle repose sur les informations fournies par les constructeurs.

Le consommateur ne sera pas le seul à bénéficier de cet outil. Les concessionnaires automobiles américains pourront vérifier, avant toute transaction, si une voiture d'occasion a été rappelée mais pas réparée en conséquence.

Car les voitures faisant l'objet d'un rappel ne passent pas systématiquement à l'atelier de réparation d'un concessionnaire. Lorsqu'un véhicule est rappelé, le constructeur en avise par courrier postal le propriétaire qui doit prendre rendez-vous avec son concessionnaire pour faire changer la pièce ou réparer la défectuosité. Mais bien des propriétaires ne font pas la démarche.

«De la même manière qu'un constructeur ne devrait jamais hésiter à rappeler un véhicule défectueux, les consommateurs ne devraient jamais hésiter à faire réparer leur véhicule rappelé», a insisté David Friedman, administrateur adjoint de la NHTSA.

Au Canada

Chez nos voisins du Sud, les constructeurs doivent dorénavant avoir eux aussi sur leurs sites web un moteur de recherche tel que celui de la NHTSA afin que le consommateur y trouve les véhicules rappelés qui n'ont pas été réparés.

Au Canada, il va falloir patienter avant d'avoir accès à l'intégralité de l'information qui concernerait sa voiture.

Le ministère des Transports met gratuitement à la disposition du public une base de données contenant tous les rappels passés et actuels de tous les modèles mis en vente au pays depuis 1970. Il a récemment effectué une démarche similaire à la NHTSA en permettant l'accès aux rappels qui concerneraient sa propre voiture. Une simple page web répertorie les liens des marques et constructeurs qui publient ce genre d'information à partir du numéro de série de n'importe quel véhicule.

Cette recherche est cependant relativement limitée pour les automobilistes canadiens puisque pour le moment 25 des 41 marques répertoriées au pays donnent accès aux rappels qui concerneraient sa propre voiture.

«Les constructeurs qui fournissent actuellement des liens pour notre site web le font de façon volontaire», explique Karine Martel, porte-parole de Transports Canada.

La loi sur la sécurité automobile vient néanmoins d'être modifiée afin que Transports Canada puisse exiger des constructeurs qu'ils rendent accessibles aux automobilistes tous les renseignements relatifs à un rappel.

On ignore quand cette exigence rentrera en vigueur.