L'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a étendu mercredi son alerte à 7,8 millions de véhicules équipés d'airbags défectueux, fabriqués par l'équipementier japonais Takata, et demandé leur rappel par les constructeurs concernés.

Dans un communiqué, la NHTSA demande aux propriétaires de 7,8 millions de véhicules des années 2000 à 2007, dont des marques haut de gamme comme Lexus et BMW, de les faire inspecter le plus tôt possible.

Lundi, la mise en garde portait sur 4,74 millions de véhicules.

Cette alerte, très rare, presse ceux qui habitent des régions comme la Floride (sud-est), Porto-Rico, l'île de Guam, les îles Vierges et Hawaï, de faire réparer leurs voitures, précise l'agence.

Ces États sont privilégiés dans un premier temps en raison de leur forte humidité ambiante qui peut contribuer à aggraver le problème.

La plupart des grands constructeurs automobiles sont concernés: Toyota (877 000 véhicules), Honda (5,05 millions), Nissan (694 626), Mazda (64 872), BMW (627 615) et General Motors (nombre indéterminé), Chrysler (371 309), Ford (58 669), Mitsubishi (11 985) et Subaru (17 516).

L'agence leur demande de procéder aux rappels des véhicules affectés.

«Répondre à ces appels (...) est essentiel pour la sécurité des personnes et ça aide notre enquête en cours sur les airbags de Takata et sur ce qui apparaît comme un problème lié à une longue exposition prolongée» à de forts taux d'humidité, plaide le responsable adjoint de la NHTSA David Friedman.

Pour une raison technique non encore identifiée, ces airbags peuvent ne pas fonctionner normalement et entraîner une explosion ou un départ de feu, selon des documents transmis individuellement à la NHTSA par les groupes automobiles.

Ce problème est à l'origine de plusieurs accidents qui ont entraîné des enquêtes de l'agence et des plaintes contre certains constructeurs, dont Honda aux États-Unis.

Depuis le début de l'année, plus de 10 millions de véhicules équipés des airbags défectueux ont fait l'objet de rappels à travers le monde.

Ces difficultés ont causé de lourdes charges à Takata, société tokyoïte de plus de 80 ans qui emploie plus de 43 500 personnes dans le monde, et qui doit supporter le coût des réparations effectuées par les concessionnaires des constructeurs.

Toyota aurait décidé, selon des sources de marché, de garder sa confiance en Takata, dont le titre a chuté de plus de 21% à la Bourse de Tokyo mardi à la suite de la première alerte de l'agence américaine.

Selon le New York Times, les concessionnaires sont confrontés à une pénurie des airbags de remplacement. Des propriétaires de Toyota Corolla devraient par exemple patienter au moins trois mois - 90 jours -, selon le journal, citant un avocat américain de droits civiques.

Pour éviter de délais d'attente trop longs, le constructeur japonais envisage de désactiver les airbags sur le côté avant passager dans les régions humides, a indiqué un de ses responsables au New York Times.

Un autre journal américain, le Wall Street Journal, a affirmé mercredi que la justice fédérale examine la possibilité d'ouvrir une enquête contre Takata. L'enquête en serait au stade préliminaire et concernerait les déclarations que Takata a faites depuis le début de cette affaire et leur véracité. L'AFP n'a pu obtenir confirmation de cette information.

Par ailleurs, le président de la Commission du commerce et de l'énergie de la Chambre des représentants Fred Upton a estimé qu'il fallait porter un examen particulier aux opérations de rappel des airbags défectueux.

«Les membres de la Commission ont demandé à rencontrer la NHTSA sur le statut des rappels d'airbags Takata et vont également rencontrer les constructeurs pour discuter des problèmes avec les fournisseurs» de pièces détachées, a indiqué ce parlementaire républicain.