La Chine est le nouvel eldorado des constructeurs américains qui cherchent à développer leurs ventes sur le segment du haut de gamme, où ils peinent mondialement à faire face à leurs concurrents allemands et japonais.

General Motors, le premier constructeur américain, vend déjà plus de voitures en Chine qu'aux États-Unis et s'attend à ce que cela continue. «Nos co-entreprises en Chine vont augmenter leurs capacités de production de 30% pour produire plus de 5 millions de voitures par an d'ici 2015», a récemment déclaré la PDG du groupe, Mary Barra, lors de l'assemblée générale des actionnaires.

La marque haut de gamme de GM, Cadillac, aura son rôle à jouer dans cette progression. «Cadillac est déjà une marque très rentable pour nous et GM s'attend à voir une croissance significative pour ses marques de luxe dans les prochaines années, particulièrement en Chine où les jeunes consommateurs aiment les nouvelles marques», souligne Dan Ammann, président de GM.

General Motors a engagé l'été dernier Johan De Nysschen, un ancien responsable d'Audi et d'Infiniti, la marque de luxe de Nissan, pour diriger Cadillac. Cette marque, qui fait partie de GM depuis 1909, tire son nom du fondateur de Detroit, aujourd'hui capitale de l'automobile américaine, le français Antoine Laumet de La Mothe, Sieur de Cadillac.

Cadillac doit devenir le moteur de la croissance du groupe en Chine, a souligné récemment M. De Nysschen. Ce marché représente déjà environ 25% de l'ensemble des ventes de voitures de haut de gamme dans le monde et sa part ne cesse de croître.

La marque va bientôt lancer sur le marché chinois une nouvelle berline qui sera destinée aux acquéreurs utilisant un chauffeur, et un 4x4 de ville (SUV) plus petit, qui donnera une image plus dynamique de la marque, a indiqué M. De Nysschen.

«La Chine est un très bon marché pour GM. Nous avons profité de la très forte croissance de ce marché qui a pris une part grandissante au sein de GM», a souligné le président de GM Chine, Matt Tsien, lors d'une récente conférence sur l'automobile à Wuhan, en Chine. Son poste a été créé en janvier pour rassembler les activités de plus en plus importantes du constructeur américain en Chine.

Chrysler, le pionnier

Mais General Motors n'est pas le seul à s'intéresser au haut de gamme chinois. Ford vient d'y lancer sa marque Lincoln.

Le constructeur de Dearborn espère vendre plus d'un million de voitures sur ce marché pour la première fois cette année et compte sur lui pour relancer l'aura de Lincoln. Encore première marque haut de gamme aux États-Unis il y a 20 ans, elle est à la traine aujourd'hui derrière les berlines de luxe allemandes et japonaises.

Lincoln vient d'ouvrir ses premières concessions à Pékin, Shanghai et Hangzhou.

Kumar Galhotra, le président de Lincoln, indique qu'au total huit concessions vont ouvrir en Chine d'ici à la fin de l'année et qu'il y en aura une soixantaine d'ici à la fin de 2016, s'accompagnant d'une opération commerciale appelée «The Lincoln Way».

«The Lincoln Way veut montrer combien une marque quasi-centenaire peut être innovante pour ses clients chinois tout en restant fidèle à son histoire», a souligné Kumar Galhotra.

Créée en 1917 par d'anciens responsables de... Cadillac, Lincoln tire son nom du célèbre président américain éponyme. Elle est propriété de Ford depuis 1922.

Le premier constructeur américain à s'être lancé dans les années 80 sur le marché chinois est toutefois Chrysler, aujourd'hui partie intégrante de Fiat Chrysler (FCA).

Mais les déboires de Chrysler, qui avait auparavant Daimler AG (Mercedes Benz) pour partenaire, ont ralenti sa progression sur le marché chinois.

Le constructeur italo-américain, qui vend environ 130 000 véhicules annuellement en Chine, va lancer prochainement sur le marché chinois des modèles Fiat, Alfa-Romeo et Chrysler ainsi que Jeep, marque qui appartient à Chrysler, avec son partenaire chinois Guangzhou Automobile Company.