Le constructeur automobile néerlandais de voitures de sport haut de gamme Spyker a été déclaré jeudi en faillite, a indiqué le groupe, qui avait été propriétaire d'une écurie de Formule 1 et du producteur suédois Saab.

Spyker avait déposé son bilan le 2 décembre et était depuis sous la surveillance d'un administrateur.

«Le tribunal, à la demande de l'administrateur, a converti le moratoire de paiement accordé à Spyker le 2 décembre en une déclaration de faillite», a indiqué le Néerlandais dans un communiqué, soulignant qu'un financement provisoire n'était pas arrivé à temps pour sauver l'entreprise.

Le fondateur et directeur exécutif du groupe, Victor Muller, a néanmoins assuré ne pas être prêt à jeter l'éponge.

«Je travaillerai sans relâche à la résurrection de Spyker et si nous réussissons, je poursuivrai notre but de fusionner avec un producteur d'avion électrique et de développer des voitures électriques révolutionnaires», a-t-il assuré, cité dans le communiqué.

Selon M. Muller, ancien avocat passionné de voitures de sport, la faillite est due à ses «entreprises audacieuses qui ont laissé leurs marques sur la société, ce qui a contribué à la chute d'aujourd'hui».

La marque Spyker avait été relancée en 2000 sur les cendres d'une entreprise éponyme fondée en 1880 par les frères Jacobus et Hendrik-Jan Spijker et qui produisait déjà des voitures de luxe ainsi que des moteurs d'avion. Cette dernière avait cessé ses activités en 1925.

Après sa relance, Spyker avait notamment acquis une écurie de Formule 1 en 2006 pour environ 78 millions d'euros (111 millions de dollars), avant de la revendre en 2007.

Au début de 2010, Spyker avait acheté le constructeur automobile suédois Saab avant que sa faillite ne soit déclarée en décembre 2011.

Une dernière tentative pour lever des fonds en Chine, avec notamment le groupe Youngman, avait été contrariée par General Motors, ancien propriétaire, qui avait refusé un transfert de brevets.

Spyker avait alors déposé plainte contre GM, affirmant que le groupe avait bloqué l'accord afin de «dominer le marché automobile chinois».

GM avait réfuté en bloc ces accusations et début juin, le tribunal avait rejeté la plainte de Spyker et de Saab, qui réclamaient 3 milliards de dollars en dommages et intérêts.

Selon les dernières données disponibles, avant le retrait de sa cotation à la Bourse en 2013, la société avait enregistré un chiffre d'affaires de 700 000 euros (1 million de dollars) en 2012 en vendant trois voitures, selon le site du quotidien néerlandais NRC. Le groupe avait également enregistré une perte nette de 6 millions d'euros.

Le mois dernier, un tribunal avait ordonné au groupe de quitter ses bureaux et de payer un retard de loyer de plus de 150 000 euros (214 000 dollars).

«Aucune des ambitions que nous avions quand nous avons créé Spyker il y a quinze ans ne disparaît avec les événements d'aujourd'hui», a ajouté Victor Muller.