La course automobile de haut niveau semble si pointue, si loin en matière de performances des véhicules de production que certains croient qu'il n'y a aucun transfert technologique entre les deux. Ce n'est pourtant pas le cas. Le magazine Autocar a appris que 500 autobus londoniens pourraient être propulsés par un système hybride au départ conçu sur les pistes d'ici le début de l'année 2016.

Ce mariage entre deux mondes aux antipodes avait été annoncé l'année dernière, mais sa faisabilité semble avoir été confirmée au mensuel anglais tout récemment. Le groupe motopropulseur a été mis au point par une division de l'écurie de F1 Williams pour le bolide Audi R18 e-tron gagnant des 24 Heures du Mans.

Pour l'essentiel, le système se base sur l'énergie cinétique dégagée au freinage par l'autobus. Cette énergie est directement envoyée à un volant-moteur, qui la transforme en énergie mécanique. Très compact et léger, ce dernier peut accumuler de l'énergie sur de courtes périodes afin d'appuyer le moteur à essence avec une puissance pouvant aller jusqu'à 120 kW, selon le magazine Wired. Le système fonctionne donc sans batterie, chose qui permet de diminuer le poids de l'autobus ainsi que le volume occupé par les composantes du système.

La société GNK, qui a acquis la technologie développée par Williams l'année dernière, voudrait pousser l'idée jusqu'à intégrer ce moteur très compact à un petit moteur diesel qui servirait de génératrice, un peu à la manière d'une hybride rechargeable. En plus de la diminution des émissions polluantes, estimée entre 50 et 70%, GNK soutient que le bruit est grandement diminué en raison du bas régime de fonctionnement du moteur à essence, au maximum 1500 tr/min. Le volant-moteur agit également comme boîte de vitesse.

Une solution somme toute particulièrement ingénieuse qui rappelle que la course automobile est encore un laboratoire pour des technologies aux applications concrètes.