L'équipementier japonais Takata, en proie à une grave crise de coussins gonflables défectueux, a tenu jeudi l'assemblée générale de ses actionnaires au cours de laquelle le patron a présenté des excuses.

L'assemblée devait initialement être ouverte aux médias via une retransmission sur écrans, mais Takata a prévenu jeudi matin que ce ne serait pas le cas. À la place, le PDG, Shigehisa Takada, a répondu dans l'après-midi aux questions des journalistes.

Attendu sur le scandale des coussins gonflables défectueux qui ont causé de nombreux incidents et la mort de 8 personnes, le patron a présenté les excuses du groupe à un parterre de 200 actionnaires, un nombre de participants qui semble maigre mais qui n'a jamais été atteint lors des assemblées générales des précédentes années.

Il a aussi exprimé les condoléances de la firme aux familles des victimes.

«Nous allons pleinement coopérer avec les autorités et les constructeurs d'automobiles pour le remplacement (des coussins gonflables défectueux), éviter une récidive et recouvrer la confiance des clients», a assuré le PDG qui a redit ensuite les mêmes mots devant les journalistes.

Il a précisé que sur les coussins gonflables déjà récupérés, un échantillon de 50 000 subissaient des tests pour éclaircir la cause précise du défaut qui fait que, sous certaines conditions (ancienneté, humidité, etc.), le gonfleur peut éclater même lors d'une faible collision, projetant alors des fragments de métal et de plastique sur le conducteur ou le passager.

«Nous faisons de notre mieux pour comprendre le problème», a assuré le patron, sans vraiment convaincre l'assistance.

«Les réponses de l'entreprise sont inacceptables. Beaucoup d'actionnaires veulent connaître les mesures spécifiques qu'elle entend prendre», a déclaré à l'AFP un petit porteur après l'AG.

Des dizaines de millions de véhicules dans le monde (dont plus de 30 millions aux États-Unis) ont dû ou doivent encore être rappelés pour remplacer les équipements viciés.

Nombre de grands constructeurs sont affectés par ces coussins gonflables défectueux parmi lesquels Honda, BMW, Fiat Chrysler, General Motors, Ford, Subaru, Mazda, Mitsubishi Motors, Nissan et Toyota. Ces trois derniers ont d'ailleurs annoncé jeudi qu'ils faisaient revenir au garage en tout 3 millions de voitures supplémentaires.

Des élus américains accusent en outre Takata d'avoir cherché à préserver ses profits et suspendu des audits qui auraient pu permettre de détecter plus tôt les défauts de ses coussins gonflables.