Peugeot-Citroën (PSA), qui renforce sa production de motorisations essence, hybride et électrique pour mieux répondre aux attentes du marché, a annoncé mardi sa décision de produire en France les principaux composants de sa nouvelle chaîne de traction électrique.

«Le groupe PSA fait le choix stratégique d'ancrer en France la production des principaux composants de la chaîne de traction électrique, ce qui illustre sa volonté de développer des activités à haute technologie sur des créneaux porteurs», a indiqué le groupe dans un communiqué.

«Il réalisera la chaîne de traction électrique sur le pôle d'excellence Trémery/Metz et produira les réducteurs sur le site de Valenciennes», a-t-il précisé.

Quel impact sur le partenariat avec Hydro-Québec ?

Il n'a pas été possible, au moment de mettre cet article ligne, de savoir si cette décision aura un impact sur le partenariat annoncé en janvier dernier entre Hydro-Québec et les sociétés françaises Exagon et Peugeot. Cette co-entreprise devait réaliser une étude de préfaisabilité en vue de la fabrication de composants de voitures électriques puis, peut-être, l'implantation d'une usine d'assemblage de voitures électriques au Québec.

L'annonce de PSA, aujourd'hui, avait été à demi dévoilée dans la matinée par le président François Hollande lors de la présentation de la création d'une usine commune de Safran et Air France KLM à Valenciennes.

Nouvelle famille de moteurs

PSA a également décidé d'équiper ses véhicules hybrides rechargeables essence de moteurs fabriqués chez sa filiale Française de Mécanique à Douvrin, dans le Pas-de-Calais.

Pour répondre à la montée de la demande de moteurs essence, le premier groupe automobile français a également annoncé qu'il allait doubler en France d'ici à 2019 la production de son moteur 3 cylindres turbo essence.

Ainsi, 350 000 moteurs turbo essence supplémentaires seront fabriqués en 2018 dans les usines de Douvrin et de Trémery, ce qui portera le potentiel à 670 000 moteurs.

Côté diesel, le groupe indique simplement qu'il «poursuivra le développement de moteurs thermiques diesel de nouvelle génération».

Le constructeur a également annoncé l'installation d'une capacité de production de 200 000 moteurs essence par an sur son site slovaque de Trnava à l'horizon 2019, ce qui permettra d'équiper les véhicules entrée de gamme fabriqués sur place.

Les réactions syndicales ont été globalement positives même si des inquiétudes subsistent sur l'emploi. Dans un communiqué, la CFE-CGC a souligné qu'il est «particulièrement rassurant que le groupe assoit très en amont ces technologies sur le territoire français».

Pour parer l'érosion prévue du diésel

Au vue de «l'érosion attendue des moteurs diesel», la transition énergétique est «une alternative intéressante», a déclaré Serge Maffi, responsable du syndicat sectoriel GSEA/SIA, ajoutant toutefois que la question de l'impact sur l'emploi «reste posée».

De son côté, la CFTC a dit ne pouvoir être «que favorable à des projets qui vont pérenniser nos sites et maintenir nos emplois en France et qui démontrent notre savoir-faire».

FO, par la voix de Christian Lafaye, a jugé que si les annonces de Trémery/Metz et Valenciennes étaient «un point positif», «voir une usine de moteurs s'installer à Trnava» était en revanche «surprenant». «Tout laisse présager que ça va retirer du travail» aux établissements français, «on est dans l'interrogation».

Côté CGT, Jean-Pierre Mercier a des mots plus durs, considérant les annonces de Trémery/Metz et Valenciennes comme «un contre-feu» destiné à «amortir l'annonce de deux usines de production de moteurs en Slovaquie et Maroc».