Le groupe Michelin a annoncé lundi son intention de construire une usine de production de pneus haut de gamme pour voitures individuelles dans le centre du Mexique, un investissement de 450 millions d'euros (643 millions de dollars).

L'implantation de ce site, à Leon, dans l'Etat de Guanajuato (nord-ouest de Mexico), «traduit l'engagement de Michelin à fabriquer ses pneus au plus près des marchés où ils seront vendus», souligne l'entreprise dans un communiqué.

Grosse usine: 14 000 mètres carrés

La construction de l'usine, qui devrait s'étendre sur 142 000 mètres carrés, doit commencer d'ici à la fin de l'année et les premiers pneus devraient sortir des ateliers de production au quatrième trimestre 2018.

«Pendant sa première phase de production, 4 à 5 millions de pneus devraient y être fabriqués chaque année et seront destinés aux clients de Michelin disposant d'usines dans la région ainsi qu'à l'important marché intérieur nord-américain, en forte croissance depuis plusieurs années», souligne l'entreprise.

L'usine sera implantée à trois heures de route des sites de production de 18 grands constructeurs automobiles présents au Mexique, pays devenu grâce aux accords de libre-échange nord-américains une importante base industrielle pour les constructeurs vendant aux Etats-Unis et au Canada, avec des coûts de production inférieurs.

En février 2015, le grand patron de Michelin Jean-Dominique Senard, s'était engagé à réduire les coûts d'exploitation après l'année financière 2014, marquée par une baisse de profits de 8,5 %. Photo: Reuters

Cette nouvelle usine, qui représente le plus gros investissement du groupe décidé en 2016, sera la 21e du groupe en Amérique du Nord et la 69e dans le monde.

Michelin Canada a son siège social à Laval et exploite trois usines en Nouvelle-Écosse à Pictou (pneus radiaux pour voitures et camionnettes et production de caoutchouc semi-fini), à Bridgewater (pneus radiaux pour voitures et camionnettes et fabrication de cables) et à Waterville (pneus radiaux pour camion, génie civil et voitures, ainsi que fabrication de papier métallique). Michelin dit employer 3600 personnes au Canada.

Début juin, Michelin avait annoncé une «accélération de son plan de compétitivité» pour réaliser 1,2 milliard d'euros d'économies cumulées sur la période 2017-2020, passant par le non-remplacement de départs à la retraite et davantage de production hors d'Europe, notamment via une «augmentation des capacités de production dans les zones Asie, Amérique du Nord et Amérique du Sud».

Trois usines fermées en Europe

Parallèlement, la firme du Bibendum avait aussi prévu de continuer à signer des «contrats de progrès de réactivité et de productivité en Europe», comme ceux conclus sur deux usines de France (La Roche-sur-Yon et Roanne), assurant leur pérennité en échange d'une «plus grande flexibilité et d'efforts des salariés».

Michelin a réalisé en 2015 un bénéfice net en hausse de 12,8% à 1,16 milliard d'euros, tandis que son chiffre d'affaires a atteint 21,2 milliards d'euros, en progression de 8,4%. C'est un redressement important après la baisse des profits de 8,5 % en 2014.

Les marchés ouest-européen et nord-américain se sont notamment avérés porteurs pour le groupe, le marché des voitures particulières aux Etats-Unis ayant atteint en 2015 17,5 millions de véhicules, un record depuis 2000.

Michelin, qui subit une concurrence acharnée des manufacturiers asiatiques sur le secteur du pneu poids-lourd en Europe, a en revanche annoncé fin 2015 la fermeture de trois usines sur le Vieux Continent (Italie, Royaume-Uni et Allemagne). Le groupe emploie plus de 65 000 salariés en Europe sur plus de 110 000 dans le monde.