La Commission européenne s'apprête à rendre une décision sur le cartel de six fabricants de camions, qui pourrait se solder par des amendes record.

«La décision pourrait tomber mardi», a pronostiqué une première source, basée à Bruxelles. «Nous partons du principe que la décision tombera cet été», a expliqué une seconde source.

Interrogée par l'AFP, la Commission européenne s'est refusée à tout commentaire officiel.

Des perquisitions il y a 5 ans

L'exécutif européen soupçonne l'allemand MAN et le suédois Scania, tout deux détenus par l'allemand Volkswagen, l'allemand Daimler, le néerlandais DAF, l'italien Iveco et le suédois Volvo de s'être entendus sur les prix et les conditions de livraison pendant des années. Dès 2011, la Commission avait procédé à plusieurs perquisitions liées à cette affaire.

Scania, Daimler, MAN, DAF n'ont pas voulu faire de commentaire. Iveco et Volvo n'étaient pas joignables.

L'amende infligée dans ce cas de cartels pourrait atteindre un montant énorme, dépassant le dernier record, qui remonte à la fin 2012. La Commission européenne avait alors condamné sept entreprises à payer au total 1,47 milliard d'euros pour s'être entendues pendant dix ans sur le prix des tubes cathodiques, entre 1996 et 2006.

Daimler et Volvo ont déjà mis de l'argent de côté

Volvo et Daimler ont déjà pris des dispositions. Fin novembre 2014, le groupe suédois avait annoncé une provision de 400 millions d'euros dans le cadre de cette affaire. Daimler a pour sa part constitué une provision de 600 millions d'euros dans ses comptes du quatrième trimestre 2014, après avoir déjà passé une provision en 2011 sans jamais dévoiler son montant.

MAN et Scania n'ont en revanche pas fait de provisions spécifiques. Selon plusieurs médias, MAN avait donné des renseignements sur le cartel, ce qui permet d'amoindrir, voire d'éviter, une sanction.

Quant à la société Scania, elle dément depuis le début toute participation à une entente illicite.