Un camion rempli de composants d'airbags Takata a explosé la semaine dernière aux Etats-Unis, tuant une personne. C'est ce qu'a indiqué Takata, le sous-traitant automobile japonais empêtré dans un énorme scandale de coussins gonflables défectueux susceptibles d'exploser et de tuer des passagers.

La compagnie a assuré que cet accident n'avait rien à voir avec le retentissant scandale de pièces défectueuses.

Le camion, exploité par un sous-traitant, s'est renversé et a pris feu, «ce qui a entraîné une explosion», a expliqué Takata. Il transportait des gonfleurs et des bonbonnes de gaz.

Cette photo fournie par le quotidien The Eagle Pass News Gram montre ce qui reste du camion soufflé par l'explosion.

Aucun lien avec les rappels

L'accident, qui date du 22 août, «n'a rien à voir avec le problème» qui a provoqué des millions de rappels et est responsable de 15 morts dans le monde, dont dix aux Etats-Unis, a déclaré mardi à l'AFP Akiko Watanabe, porte-parole basée à Tokyo.

«Takata a des procédures de sécurité très strictes en ce qui concerne le transport de ses produits, égales ou supérieures aux exigences réglementaires», s'est défendu l'équipementier.

La victime, Lucila Robles, est décédée quand la déflagration a soufflé et brûlé sa maison située près de Quemado, un village texan près de la frontière du Mexique.

Quemado signifie «brûlé» en espagnol.

L'accident a aussi fait quatre blessés. Des débris ont été retrouvés à 2 milles à la ronde (3,2 km) et les terrains avoisinants ont été passés au détecteur de métal au cas où des contenants d'explosifs y auraient été projetés, rapporte l'Eagle Pass News Gram. Takata a envoyé des employés assister les enquêteurs et a aussi installé du personnel à la bibliothèque locale, où les habitants peuvent déposer des fragments ayant volé jusque chez eux à cause de l'explosion.

Le corps «désintégré» sauf deux dents

C'était «comme une grosse bombe», «elle a creusé un énorme cratère», a dit Tom Schmerber, shérif du comté de Maverick, au Texas, où l'accident s'est produit. La victime «a été tuée dans une maison située à neuf mètres, son corps était désintégré, mais nous avons réussi à trouver deux dents pour l'identifier», a raconté le shérif Schmerber à l'agence Bloomberg News, ajoutant que des dégâts avait été constatés à plusieurs kilomètres à la ronde.

Takata, acteur incontournable de l'industrie automobile (20% du marché des ceintures et coussins de sécurité), est empêtré depuis plus de deux ans dans une affaire d'airbags viciés, avec au total quelque 100 millions d'exemplaires concernés par des rappels dans le monde.

Au cours des récentes années, certains airbags ont éclaté après une collision parfois mineure, projetant des fragments sur le conducteur ou le passager.

La cause première des dysfonctionnements n'a pas été identifiée, mais une combinaison de trois facteurs est considérée comme probablement responsable: un agent chimique incapable d'absorber l'humidité (nitrate d'ammonium), des conditions climatiques extrêmes et une conception inadéquate.

Le rappel de gonfleurs suspects touche près de 100 millions de voitures à travers le monde. On voit ici le gonfleur d'une Honda Pilot en voie d'être démonté et remplacé chez un concessionnaire de Miami, le 25 juin 2015. Photo: Reuters