Des accusations déposées aux Etats-Unis par des clients de Volkswagen dans le cadre du dieselgate dénoncent l'implication de l'équipementier automobile Bosch, accusé d'avoir aidé à dissimuler l'existence du logiciel illégal fourni par ses soins au constructeur allemand.

Selon la version récemment amendée d'un recours collectif devant un tribunal de San Francisco, «Bosch a joué un rôle essentiel» dans la tricherie du constructeur automobile allemand.

Un logiciel Bosch installé dans 11 millions de Volks

Volkswagen a avoué en septembre 2015 avoir installé dans 11 millions de véhicules diesel dans le monde un logiciel capable de les faire passer pour moins polluants qu'ils ne sont vraiment lors de contrôles.

Nom de code : «la fonction acoustique»

«Volkswagen a apparemment refusé d'indemniser Bosch mais Bosch a néanmoins continué de développer ce qu'il appelait la "fonction acoustique" (le nom de code du dispositif truqueur) pour Volkswagen pendant encore sept ans», poursuit le texte.

Bosch a également caché l'existence d'un tel dispositif lorsque les régulateurs américains ont commencé à avoir des soupçons, reprochent les avocats des plaignants.

«Le fait que Bosch ait su que la "fonction acoustique" était utilisée comme dispositif truqueur démontre que Bosch a participé de manière active et en toute connaissance de cause à l'escroquerie des consommateurs américains pendant une décennie», estiment-ils.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Bosch a déclaré que le groupe travaillait encore à une réponse formelle à ces accusations et que cela pourrait prendre encore du temps.

«En attendant, nous ne commentons pas les enquêtes en cours et les procédures judiciaires», a-t-il indiqué. «Bosch prend très au sérieux les accusations de manipulation de logiciel diesel» et coopère avec la justice, a-t-il répété.

... et des technologies pour la triche aussi, selon le recours collectif contre Bosch.

Volks a réglé ce litige-ci, mais a d'autres soucis

Le recours collectif déposé à San Francisco vise aussi Volkswagen, mais ce dernier a déjà clos ce chapitre des poursuites à son encontre en acceptant de verser environ 15 milliards de dollars outre-Atlantique pour régler une partie du litige lié au «dieselgate». Volks fait toutefois encore l'objet d'une enquête pénale aux Etats-Unis et fait face à de nombreux litiges dans d'autres pays.

Outre cette poursuite, Bosch fait également l'objet d'une enquête judiciaire en Allemagne.

L'entreprise, plus grand équipementier automobile mondial, a jusqu'à présent seulement reconnu avoir fourni à Volkswagen des composants du logiciel. Peu après l'éclatement du scandale aux Etats-Unis en septembre 2015, Bosch a lancé une enquête interne, qui n'est pas encore achevée.

Bosch a mis de côté une provision de 650 millions d'euros l'an dernier, entre autres pour faire face à d'éventuels coûts liés au scandale du diesel.

Bosch a coupé dans ses profits en mettant de côté une provision de 650 millions d'euros, qui pourrait servir à payer des dommages et intérêts.