Le scandale Volkswagen et la contagion du soupçon à d'autres constructeurs automobiles a abîmé leur image et pourrait détourner une partie des acheteurs de leurs produits, selon une enquête internationale publiée jeudi.

Toutefois, selon cette enquête menée auprès de 8500 automobilistes dans 15 pays, l'automobile continue malgré le «dieselgate» à bénéficier d'une image «très positive», restant synonyme notamment de liberté et de gain de temps.

Influence sur les intentions d'achat ?

Interrogées sur le cas de «certaines marques automobiles (qui) ont fait l'actualité pour ne pas avoir respecté les performances énergétiques et environnementales annoncées pour leurs véhicules», 56% des personnes répondent que «cela a eu un impact négatif sur ma perception de ces marques».

À l'inverse, 44% affirment que cela n'a pas changé leur opinion.

En outre, 52% des personnes interrogées assurent que le «dieselgate» les a déjà mené ou les mènera «à ne pas acheter ces marques lors d'un prochain achat automobile».

À titre d'exemple, aux États-Unis, l'année 2015 s'est soldée par une baisse de 25 % des ventes par rapport à 2014 et ce, dans un marché haussier. Au Canada, la baisse de 2015 a été de 5,5 %. Mais c'était juste après le scandale, qui a éclaté en septembre 2015. Depuis ce temps, les ventes de Volks ont repris du tonus.

C'est en Italie et au Japon que les consommateurs se disent les plus sensibles à cette problématique: 62% indiquent que leur perception de ces marques s'est dégradée. Aux Etats-Unis, d'où le scandale Volkswagen est parti, ils sont 59%. Les Polonais sont les moins sévères de tous (41%). Les Allemands (49%) pardonnent davantage que les Français (57%).

Photo: AFP

Pas seulement Volkswagen

La parution de cette enquête annuelle coïncide avec le premier anniversaire du scandale mondial dans lequel est englué Volkswagen: un truquage du logiciel de gestion du moteur destiné à faire passer ses véhicules diesels pour plus propres qu'ils n'étaient.

Cette affaire, qui a eu un retentissement mondial, a aussi attiré l'attention des pouvoirs publics sur le décalage entre les normes d'homologation et les émissions polluantes réelles. Des enquêtes menées dans plusieurs pays ont épinglé des constructeurs comme Renault, Opel et Fiat pour de très importants dépassements sur certains modèles.

En France, une commission installée par le gouvernement a même conclu en juillet dernier ne pas pouvoir exclure que d'autres marques aient recours à des logiciels «tricheurs», malgré leurs dénégations.

En dépit des scandales et la suspicion, la voiture conserve une excellente cote de popularité dans l'opinion, selon cette enquête publiée à une semaine de l'ouverture du Mondial de l'automobile à Paris: 23% des personnes interrogées disent en avoir une image «très bonne», 67% «plutôt bonne», 9% «plutôt mauvaise» et 1% «très mauvaise».

Le sondage a été réalisé par TNS-Sofres pour l'Observatoire Cetelem de l'automobile, en France.