Quand on se compare, on se console. Si les vols de voitures et de pièces sur les autos sont nettement en baisse au Québec, les voleurs rivalisent d'ingéniosité aux États-Unis. Au point où les compagnies d'assurances changent leur fusil d'épaule.

À notre connaissance, c'est le casse du siècle dans le domaine. Le concessionnaire Chevrolet de Tyler, au Texas, s'est demandé sur le coup, par un beau dimanche du mois d'août, comment des voleurs avaient pu dérober durant la nuit pas moins de 180 roues et pneus sur ses voitures Camaro et Traverse garées dans son stationnement. Il a fallu regarder les images de la caméra de surveillance pour le croire.

Diablement efficaces...

«On l'a regardé et on en revenait pas de voir combien ils avaient été efficaces pour retirer les roues», en parlait encore récemment à des médias américains Melissa Vertentes, représentante d'une entreprise de systèmes antivol.

Après avoir éteint les lampadaires du terrain et cassé la serrure de la barrière à l'arrière du stationnement où étaient les voitures, les voleurs ont dévissé les 180 roues, pistolet sans fil en main, avant de soulever délicatement avec des crics les 45 voitures à une hauteur d'«environ un pouce afin de ne pas déclencher les systèmes d'alarme». Les voleurs sont allés jusqu'à utiliser 180 morceaux de bois de 4 po sur 4 po d'une hauteur comparable à celle d'étriers afin d'y faire reposer les voitures. Il leur a suffi ensuite d'embarquer les roues dans un camion et de filer. On dit qu'ils ont pris la peine de fermer la barrière derrière eux...

Les voleurs, difficilement identifiables en raison de l'obscurité, auraient mis de quatre à cinq heures pour réaliser leur important larcin, dont le préjudice s'élève à environ 300 000 $ US.

Ce genre de coup spectaculaire, sans être courant au sud de la frontière, témoigne d'une hausse des vols de roues «partout» sur le territoire américain. Des ensembles de jantes et roues peuvent valoir des milliers de dollars. Alors qu'ironiquement, les voitures seraient tout simplement plus difficiles à voler de nos jours.

Pas une tendance au Québec

Jacques Béchard en a vu ou entendu, des vertes et des pas mûres en matière de vol, mais jamais dans de telles proportions dans un seul commerce. «Il y a quelques années au Québec, il y a eu des vols de catalyseurs pour récupérer du plomb. Il y a eu aussi des vols de coussins gonflables il y a au moins trois ou quatre ans de ça, se souvient le président de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec. Mais il n'y a pas de vols particuliers de pièces actuellement, c'est tranquille.»

Du côté des marchands de véhicules d'occasion du Québec, on dit que «les vols sont peu fréquents».

Au Bureau d'assurance du Canada, on observe même que les vols de véhicules et de pièces sont en nette diminution au Québec depuis quelques années. Pneus, jantes, portières, toits ouvrants et logos semblent un peu moins prisés.

Cela n'empêche pas les assureurs d'essayer de trouver de nouvelles parades. Le marquage des roues est dorénavant proposé aux États-Unis, avant même que la voiture ne se trouve dans le stationnement du concessionnaire. Le commerçant de Tyler est prévenu.