Les consommateurs américains ne se sont pas beaucoup pressés chez les concessionnaires automobiles en janvier mais les constructeurs restent optimistes pour le reste de l'année, au moment où l'industrie est bousculée par Donald Trump.

Les trois grands groupes automobiles du pays ont annoncé séparément mercredi un recul de leurs ventes le mois dernier.

Premier constructeur automobile américain, GM a écoulé 195 909 véhicules le mois dernier, en baisse de 4,9% sur un an. C'est quand même un peu mieux que ce que Kelley Blue Book avait prédit (195 000 ventes) mais en deça de la prévision d'Edmunds.com (206 136 ventes).

À l'exception des gros VUS estampillés GMC, les trois autres marques du groupe --Chevrolet, Cadillac et Buick-- ont accusé une baisse de leurs ventes.

Quant à Ford, il a vendu 172 612 voitures en janvier, en baisse de 0,6% sur un an, soit davantage que les 169 000 à 168 963 unités attendues par les analystes.

Si les ventes aux professionnels (gouvernements, municipalités et loueurs) continuent de chuter (-13%), celles aux particuliers ont augmenté de 6%, grâce à une forte demande pour les SUV (+7%) et les pickups (+5,5%).

Fiat Chrysler a pour sa part écoulé 152 218 voitures, en baisse de 11%, mais mieux que les 147 000 véhicules attendus par les analystes. Hormis les pickups Ram (+4%), les autres marques ont été boudées y compris Jeep (-7%).

Le mois de Janvier est celui qui «enregistre toujours le plus faible volumes de ventes et ne compte que pour 6% des ventes annuelles en moyenne», explique Jessica Caldwell, analyste chez Edmunds.com.

Une Ford Mustang. Photo: AFP

Dur, dur de vendre de petites voitures

GM, Ford et Fiat Chrysler ont par ailleurs confirmé le déclin des ventes de petites voitures dont ils souhaitaient délocaliser la production au Mexique pour en réduire les coûts avant de se raviser, comme Ford, sous la pression du nouveau président américain Donald Trump qui leur demande de développer leurs opérations aux États-Unis afin d'y créer des emplois.

Les ventes de la Ford Focus ont plongé de 26,2% à 9577 voitures vendues, celles de la Ford Fusion de 21,9% à 15 515 unités et celles de la C-Max de 4,2% à 946 unités.

Traditionnellement difficile parce qu'il arrive après les achats des fêtes de fin d'année, le mois de janvier a toutefois enregistré une hausse du prix moyen de la transaction.

Les prix ont en effet augmenté en moyenne de 2500 dollars par unité chez Ford et de 1200 dollars chez GM. Ceci s'explique par le fait que les consommateurs achètent des grosses voitures aux marges attractives, ce qui devrait a priori permettre de préserver le niveau de rentabilité des groupes automobile.

D'autant que ceux-ci attendent les futures mesures en matière de baisses d'impôts et de libre-échange de la nouvelle administration, qui a menacé d'imposer des taxes sur les importations du Mexique et de Chine, deux pays importants pour l'industrie automobile.

«En tant que gros importateur net, l'industrie automobile sera profondément affectée par des taxes d'importation (...) et toute pression politique déguisé en «politique industrielle»», estime le cabinet Jefferies.

Ford assemble près de 80% de ses véhicules vendus aux Etats-Unis sur le sol américain, GM environ 65% et Fiat Chrysler moins de 60%, selon le cabinet LMC Automotive.

Pour l'ensemble de l'année, le «Big Three» de Detroit, capitale de l'automobile américaine, se dit «optimiste», parce que, selon GM, l'économie américaine est «solide». Le groupe table en conséquence sur une autre année de ventes record, soit environ 17,6 millions d'unités, contre 17,55 en 2016.

Le pape a beau rouler en Fiat 500, les concessionnaires FCA n'ont pas fait de miracles avec les petites voutures en janvier. Photo: Reuters

Bon départ pour la Chevrolet Bolt tout électrique

Dans le segment des voitures «propres», GM a fait état d'un bon démarrage des ventes de la Chevrolet Bolt, la berline 100% électrique produite en série et commercialisée depuis janvier à un prix abordable pour séduire le plus grand nombre de consommateurs possibles.

Les autres constructeurs présents sur le marché américain doivent annoncer leurs chiffres dans le courant de la journée. Les attentes du marché sont d'un total exprimé en rythme annuel corrigé des variations saisonnières (SAAR) de 17,7 millions de véhicules, en baisse de 0,7% sur un an.