Les ventes de voitures ont eu le vent en poupe aux États-Unis en septembre, en raison du remplacement de centaines de milliers de véhicules détruits par les puissants ouragans Harvey et Irma au Texas et en Floride.General Motors (GM) et Ford, les deux premiers constructeurs automobiles américains, ont profité de cet effet qui a interrompu plusieurs mois de ventes difficiles.

GM a vendu 279 397 véhicules le mois dernier, en hausse de 11,86% sur un an. Une progression supérieure aux +7,4% anticipés par le cabinet Edmunds.com.

Ford a inscrit 222 248 ventes, soit une augmentation de 8,7% sur un an et près du double des prévisions (4,7%).

«Nous sommes heureux de dire que le rétablissement à Houston et en Floride avance vite», se réjouit Mark LaNeve, responsable des ventes et du marketing chez Ford.

Même son de cloche chez GM: le chef économiste Mustafa Mohatarem assure que «les régions dévastées par les ouragans récents vont poursuivre leur rétablissement, ce qui devrait pousser les ventes de voitures neuves et d'occasion».

«Les ventes de voitures neuves ont bondi à Houston car les acheteurs veulent remplacer rapidement les véhicules détruits par Harvey», explique Jessica Caldwell, experte chez Edmunds.com.

Quatre véhicules sous l'eau devant une maison de Houston, le 29 août 2017. Photo: AP

Houston : ventes en hausse de 109 %, prix en hausse de 18 %

Selon elle, la demande a par exemple bondi de 109% à Houston dans les trois semaines ayant suivi l'ouragan, par rapport aux trois semaines ayant précédé la catastrophe climatique.

«Cette demande va se poursuivre en octobre et probablement en novembre au rythme des indemnisations» des victimes, ajoute Tim Fleming chez Kelley Blue Book.

Et le prix moyen des transactions a augmenté de 18% dans la région en septembre, ce qui est un bon signe pour la rentabilité des constructeurs automobiles entamée par les nombreuses promotions offertes jusqu'en août pour essayer de relancer des ventes atones depuis le début de l'année.

La voiture est indispensable à Houston, zone où les distances sont grandes et les transports publics peu développés.

D'après le cabinet Black Book, il va falloir y remplacer quelque 500 000 voitures. Soit davantage que les 250 000 véhicules endommagés par l'ouragan Sandy en 2012 ou les 200 000 par Katrina en 2005, selon Cox Automotive.

Les ventes automobiles avaient baissé de 2,7% sur les huit premiers mois de l'année. Les observateurs s'accordaient à l'époque pour dire que 2017 devait marquer la première année de recul après sept années consécutives de record.

Un VUS submergé à Houston le 4 septembre 2017. Photo: AP

FCA, Toyota et Nissan aussi

Fiat Chrysler, troisième constructeur automobile américain, a également profité d'une forte demande dans le sud du pays, ce qui lui a permis de compenser quelque peu la chute des ventes aux loueurs (-41%).

Il a écoulé 174 266 voitures en septembre, en baisse certes de 10% mais moins que le recul de 11% anticipé par Edmunds.com.

L'effet ouragan a également été ressenti par les constructeurs étrangers, à l'image du numéro deux mondial Toyota qui a écoulé 226 632 véhicules (+14,9% sur un an) et de son compatriote japonais Nissan (139 932 véhicules, +9,5%).

Les autres constructeurs devaient publier leurs chiffres dans le courant de la journée, tout comme les statistiques officielles diffusées par le cabinet Autodata.

Environ 1,43 million de voitures neuves devraient avoir été écoulées aux États-Unis en septembre, en petite hausse de 0,4%, ont estimé les analystes. En rythme annuel corrigé des variations saisonnières (SAAR), au total 17,5 millions de voitures devraient avoir été vendues (-2,9% sur un an).

Des habitants d'un quartier résidentiel de Houston passe devant une Lexus à moitié immergé. Photo: AP