L'industrie automobile n'ose pas parler des voitures-béliers ni de la montée des actes de violence faits au volant d'un véhicule, mais du côté des labos de recherche et développement, c'est une tout autre histoire.

Pour plus d'un chercheur, la solution est simple : éliminer le facteur humain de la conduite automobile empêchera toute forme de violence automobile. 

À l'opposé, d'autres croient que la voiture sans conducteur facilitera les actes de terrorisme.

Emiliano Bolongaita est professeur à Carnegie Mellon et directeur de son campus australien. L'université fondée à Pittsburgh il y a 117 ans est impliquée dans le développement de la voiture autonome depuis 1984. Ses prototypes circulent tous les jours dans les rues de la ville.

Daesh affectionne les pick-up Toyota Hilux. On peut craindre qu'il aimera aussi les autos autonomes. Photo: Reuters

Des autos à l'épreuve des terroristes ? Ou faites pour eux ?

En août dernier, il s'est fait le porte-parole de son établissement en déclarant au Herald Sun, un quotidien de Melbourne, que son objectif « est de fabriquer des véhicules dont l'intelligence artificielle refusera de foncer sur un humain se trouvant devant elle ». La voiture s'immobilisera plutôt. 

Tous ne partagent pas cet optimisme. À la conférence South by Southwest l'année dernière, le directeur de la recherche de l'agence de cybersécurité finlandaise F-Secure, Mikko Hypponen, avait affirmé avoir des preuves concrètes que le groupe État islamique comptait utiliser des véhicules autonomes afin de téléguider des bombes vers des cibles de choix. La déclaration faisait écho aux conclusions de recherches effectuées depuis 2014 par le FBI, qui voient le potentiel terroriste de cette nouvelle technologie.

En d'autres mots, l'intelligence artificielle à elle seule ne sera probablement pas la solution espérée aux voitures-béliers.

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