La fabrication de voitures électriques fera disparaître quelque 75 000 emplois dans la fabrication de moteurs en Allemagne d'ici 2030 selon une étude de l'institut Frauenhofer pour le principal syndicat allemand de l'industrie, IG Metall, publiée mardi.

Sur les 210 000 emplois dédiés à la production de moteurs chez les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs, 100 000 disparaitront avec la multiplication des voitures électriques, et quelque 25 000 seront crées.

L'étude envisage un scénario avec 25% de voitures électriques et 15% de modèles hybrides sur les routes allemandes d'ici 2030, une évolution en ligne avec les objectifs européens de réduction des émissions de CO2 et l'infrastructure de chargement disponible.

Actuellement, les voitures électriques et hybrides ne représentent qu'entre 1 et 2% du parc automobile allemand.

Le secteur automobile représente en Allemagne plus de 800 000 emplois au total sur une population active de 44,3 millions de personnes au 1er janvier, mais l'étude se concentre sur la branche consacrée à la fabrication de moteurs.

«Il y aura certains fournisseurs qui ne pourront pas adapter leurs modèles économiques, surtout chez les petites et moyennes entreprises», a mis en garde Jörg Hofmann, président de IG Metall lors d'une conférence de presse.

Vingt fois moins de pièces

«L'impact peut être très grand dans certaines régions (...) où il n'y a pas d'emploi alternatif», ajoute M. Hofmann.

Si 3990 employés sont nécessaires pour la fabrication d'un millions de moteurs à essence, ce chiffre passe à 1840 pour un système électrique, beaucoup moins complexes.

Un moteur électrique nécessite jusqu'à 20 fois moins de pièces détachées qu'un moteur traditionnel, selon une estimation de l'association de l'industrie mécanique allemande VDMA.

Si l'industrie automobile allemande compte parmi elle les plus grands constructeurs du monde, tels Volkswagen, Daimler ou BMW, elle est souvent décriée pour son retard dans le virage vers l'électrification, marché dominé pour l'instant par la concurrence américaine de Tesla, ou chinoise.

Face à l'évolution des usages, et confronté à une crise d'image sans précédent depuis le scandale des moteurs diesel truqués chez Volkswagen en 2015, les grands constructeurs ont cependant annoncé des investissements de dizaines de milliards d'euros dans l'électrique et la conduite autonome.