Le président de la principale organisation patronale britannique a prévenu mercredi que le Brexit menaçait d'extinction le secteur automobile, si le Royaume-Uni sortait de l'union douanière avec l'UE.«Si nous n'avons pas d'union douanière, il y a des secteurs industriels au Royaume-Uni qui seront menacés d'extinction», a assuré le président de la CBI, Paul Dreschler, sur la BBC.

Il a souligné que l'industrie automobile serait particulièrement touchée si un éventuel accord entre Londres et Bruxelles ne garantissait pas «un commerce sans aucune friction» avec l'UE après le Brexit.

La Première ministre britannique Theresa May est sous pression de conclure un accord assurant au moins une certaine forme de partenariat douanier avec l'UE, au moment où la loi organisant la sortie du Royaume-Uni est étudiée par le Parlement.

La dirigeante conservatrice doit concilier l'engagement de maintenir de bonnes relations commerciales avec l'UE avec celui d'une véritable séparation permettant au Royaume-Uni de conclure ses propres accords commerciaux bilatéraux à l'avenir.

La première ministre britannique Theresa May. Photo AFP

«Tout cela, c'est un mythe»

Le président de la CBI a jugé qu'il n'y avait «aucun élément» laissant penser que ce type d'accords bilatéraux avec d'autres pays du monde serait vraiment profitable à l'économie du pays. «Tout cela, c'est un mythe» inventé par les partisans d'un Brexit sans concession, a-t-il martelé.

Le secteur automobile au Royaume-Uni s'appuie sur des constructeurs étrangers implantés sur son sol davantage que sur des champions nationaux. Il était en plein essor depuis le début de cette décennie mais a dû enterrer son objectif de produire 2 millions de voitures par an dans la foulée du référendum pour le Brexit.

Au-delà des voitures, le dirigeant de la CBI a souligné que les incertitudes du Brexit dissuadaient des entreprises d'investir. «Nous savons que des dizaines de millions, en fait des centaines de millions n'ont pas été dépensés par des entreprises des secteurs pharmaceutiques et financiers pour se préparer au pire scénario du Brexit», a dit M. Dreschler, regrettant que ces fonds n'aient pu être investis ailleurs.

Mercredi, la Chambre des communes du Parlement va étudier entre autres la question du maintien d'une union douanière entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Des Range Rover Evoque arrivent à la fin de la chaîne de montage de l'usine JLR de Halewood, U.K., au Royaume-Uni.Photo Bloomberg