Les concessionnaires de voitures haut de gamme veulent maintenant que leur salle d'exposition soit aussi chic que leurs véhicules. Au Québec, Audi lance le bal. Vous prendriez bien un macchiato avec votre A6?

Salon VIP, cafétéria, salle de conditionnement physique, centre d'affaires... Non, nous ne sommes pas à l'aéroport Montréal-Trudeau dans l'attente d'un vol transatlantique. Bienvenue chez un concessionnaire automobile!

Les lieux sont très épurés esthétiquement, la lumière est abondante, la structure est en aluminium et le vitrage s'élève jusqu'à six mètres de hauteur par endroits. Voilà à quoi ressemble le «Terminal Audi». Ou plutôt les deux «Terminal Audi».

La première installation du genre au Canada a ouvert officiellement ses portes la semaine dernière à Brossard. La deuxième, dont le chantier doit s'achever en avril à Laval, sera la plus grande représentant Audi AG sur le continent. À terme, la marque allemande a l'intention de construire ou d'aménager 350 terminaux dans le monde. Après les Européens et les Chinois, c'est au tour des Nord-Américains de connaître cette expérience client un peu particulière. Si les voitures sont nettement mises en valeur, le client, lui, bénéficie d'un accueil des plus décontractés.

«Ce concept met le produit en évidence et offre un environnement qui reflète le produit vendu. L'objectif est de démontrer que l'on est prêt à aller beaucoup plus loin pour satisfaire la clientèle», explique Michel Lauzon, président d'Automobiles Lauzon, qui aura investi près de 20 millionsde dollars dans son terminal de 130 000 pieds carrés répartis sur trois étages, à Laval.

Pour satisfaire sa clientèle, le concessionnaire mettra à sa disposition au printemps - en plus de son comptoir café - une cafétéria offrant un menu du jour varié, un salon VIP et une salle de travail dans «un environnement plus calme». Déjà accessible au personnel, sa salle de conditionnement physique sera mise à la disposition des clients. «Un minigym avec quelques appareils.»

À l'instar des espaces destinés aux transports collectifs (gares, aéroports), le concessionnaire automobile devient ainsi un «terminal», un lieu où «tout le monde se rassemble, où l'on s'y retrouve rapidement, où il y a beaucoup d'activités. Les gens peuvent y travailler, lire et même magasiner», ajoute Norman Hébert jr, président du Groupe Park Avenue, qui a inauguré le sien à Brossard la semaine dernière.

Automobiles Lauzon a calculé qu'un client peut attendre en moyenne 1 h 30 à 1 h 45 avant que sa voiture soit prête et sortie du service d'entretien et de réparations. Un temps qui peut être utilisé à bon escient... chez le concessionnaire.

«L'usage va être limité, mais il y a des clients qui vont en profiter», croit M. Lauzon.

Cette approche n'est évidemment pas anodine et correspond à une marque haut de gamme. «Il faut du volume de ventes pour offrir ce genre de services et il faut un produit haut de gamme. Quand on paie 50 000$ ou 60 000$ pour une automobile, on s'attend à avoir quelque chose de plus», explique Michel Lauzon.

Ces services sont beaucoup plus courants aux États-Unis qu'au Canada, car les concessionaires haut de gamme y sont immenses. Audi n'est pas le seul à les proposer, et il n'est pas rare de trouver un comptoir café ou des aires de travail chez un concessionnaire BMW, Lexus ou encore Infiniti. «On voit de plus en plus chez les concessionaires cet aspect commodité. Et pas seulement chez les marques haut de gamme», note Norman Hébert jr.

Il ne reste plus qu'à vendre des voitures.