L'une est mondialement connue, l'autre fait la fierté du milieu industriel britanno-colombien. Audi, filiale du Groupe Volkswagen, a acheté 700 brevets à Ballard, entreprise canadienne spécialisée dans les piles à combustible (PAC).

Alors que chaque grand constructeur planche actuellement sur un modèle de voiture électrique à hydrogène, l'un des leaders mondiaux en matière de piles à combustible délaisse un peu plus le secteur automobile.

Ballard a en effet choisi d'axer sa production de piles à combustible sur des domaines qu'il considère comme plus porteurs que l'automobile. Après avoir décidé de tourner le dos à la filière automobile à la fin des années 2000, il vient de vendre à Audi ses brevets de PAC pour 50 millions de dollars. Il mettra également son expertise d'ingénierie à la disposition de la marque allemande durant les quatre prochaines années, un contrat d'environ 60 millions.

En 2008, Ballard a annoncé vouloir fournir ses piles aux marchés des génératrices d'électricité, du chariot élévateur, des autobus et des panneaux d'alimentation électrique de secours. À l'époque, il considérait que l'intégration d'une PAC dans une voiture représentait trop de contraintes techniques et beaucoup trop de temps de mise au point avant d'arriver à une commercialisation à grande échelle.

Avec l'achat de ces brevets, Audi, de son côté, croit s'assurer «d'une expertise cruciale qui fournira un nouvel élan au développement de cette technologie».

Seuls Honda, Hyundai et Toyota offrent actuellement un modèle de voiture à hydrogène dotée d'une pile à combustible, en quantité extrêmement limitée et presque uniquement en location.

Rappelons qu'une voiture à hydrogène est mue par un moteur électrique dont le carburant reste l'électricité. Celle-ci est produite par une pile à combustible qui a besoin pour cela d'oxygène et d'hydrogène. La pile est dite «à combustible» car l'hydrogène a la capacité de brûler. De l'oxydation de l'hydrogène avec l'oxygène naît un courant électrique.