La marque Audi se définit encore et toujours par un simple mot : Quattro. Ce système de transmission intégrale révolutionnaire lancé par l'Ur-Quattro en 1980 a permis à la marque de luxe de Volkswagen d'obtenir une notoriété inespérée et de progressivement devenir un acteur de taille. Ajoutez cet ingrédient à une carrosserie découvrable et on obtient la S5 cabriolet, une création dont le penchant sportif n'est pas le principal attrait.

Son design

Contrairement à la Série 4 de BMW, Audi a opté pour un toit en tissu souple pour coiffer son A5 et, par extension, sa livrée sportive S5.

Cette configuration permet de simplifier l'opération de décapotage et de diminuer les coûts d'entretien. Les ingénieurs d'Audi ont réussi à bien intégrer visuellement le toit aux lignes de cette S5.

Du reste, cette livrée décapotable reprend les éléments de base de la version coupé pour accoucher d'un dessin classique, sans être particulièrement percutant sur le plan visuel. La ligne de caisse rectiligne se conjugue cependant avec d'élégantes jantes et des porte-à-faux courts. À l'avant, la calandre hexagonale règne, sans trop accaparer d'espace. Le capot sculpté descendant est sans doute l'élément le plus intéressant.

On remarque à l'arrière les quatre pots d'échappement, une touche propre à la version S5.

À bord

Comme la mission première d'un tel modèle se situe à mi-chemin entre le dynamisme et la polyvalence, cette S5 nous gratifie d'une accessibilité sans faille aux places avant.

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C'est moins vrai à l'arrière, mais bon, qui aurait pensé le contraire ? On s'assoit dans des sièges de série bien construits et élégants avec leurs surpiqûres en diamant, mais dont les appuie-têtes fixes sont nettement trop bas.

On aurait également aimé une position de conduite plus basse. Cet habitacle demeure malgré tout confectionné avec grand soin. Toutes les touches et molettes soignent une impression de solidité, mais nécessitent une bonne période d'adaptation en raison de leur grand nombre.

Les diverses moulures qui parsèment cette planche de bord entretiennent également cette impression de solidité et sont flattées par la luminosité de diverses diodes qui agrémentent le décor.

Sous le capot

Tout comme l'A5, la S5 mise sur une mécanique turbocompressée pour entraîner ses quatre roues.

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C'est un V6 de 3 L de cylindrée qui a été retenu pour la tâche.

Avec ses 354 ch et 369 lb-pi de couple comme argument, il offre une prestation fort convaincante. Sa sonorité grave et pas trop insistante agrémente de belle façon les promenades. Cela dit, sur le plan de l'expressivité, il n'atteint pas l'éloquence du six-cylindres en ligne de BMW avec un régime maximal plus limité et un délai de réponse légèrement supérieur.

Il est aussi un peu plus gourmand à la pompe. La boîte automatique à huit rapports fait en outre un boulot irréprochable pour canaliser le tout et tempérer ses ardeurs en conduite moins soutenue.

Malheureusement, aucune boîte manuelle ne figure au catalogue.

Derrière le volant

Après avoir empoigné un volant d'excellente dimension, on découvre deux personnalités à cette S5.

AUTO - Audi S5 cabriolet 2018.Photo fournie par Audi.

À rythme plus relâché, le cabriolet présente le bon tempérament pour avaler les kilomètres. Le confort est accru grâce à une bonne insonorisation, malgré la présence d'un toit souple.

Lorsque la capote est abaissée, le dessin du pare-brise permet de bien faire écouler l'air autour de l'habitacle, un avantage lors des soirées froides d'automne. Lorsque le tempo s'accentue, c'est la direction à ratio variable qui montre son brio (une option). Sa rapidité et sa précision permettent de savourer les enfilades les plus complexes.

La grande rigidité du châssis brille aussi, témoignage de l'évolution constante des techniques de construction des décapotables.

On aurait toutefois pris une plus grande dose d'émotivité, car le toucher de la direction est trop distant.

Les technologies embarquées

Comme toutes les Audi modernes, la S5 est proposée avec la dernière génération du système d'infodivertissement de la marque.

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Il se décline donc sur deux écrans, à savoir le bloc d'instrumentation entièrement numérique et l'écran central. Une molette contrôle le tout avec une série de boutons sur le volant et la console centrale. Bien que fort impressionnant en raison de sa rapidité et de sa présentation très moderne, il demeure généralement une source de distraction en raison de la constante interaction entre les deux écrans. Certaines manipulations demeurent aussi assez complexes. Cela dit, l'affichage tête haute sur le pare-brise permet de diminuer certaines sources d'irritation. Côté sonorité, la chaîne Bang & Olufsen optionnelle fait du bon travail, même lorsque le toit est abaissé, un défi pour les ingénieurs affairés à ce service.

Verdict

À l'instar de la BMW 440i xDrive, sa rivale directe, l'Audi S5 cabriolet n'est pas une sportive dans le pur sens du terme.

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C'est plutôt une voiture dont l'approche, assez cérébrale, sied bien à une utilisation quotidienne, et ce, même pendant la saison froide.

Si vous recherchez une expérience de conduite tactile et des performances hors de l'ordinaire, une Chevrolet Corvette, offerte à prix comparable, serait sans doute plus appropriée. L'appréciation de la S5 réside donc plutôt dans sa polyvalence et dans sa qualité de construction bien plus que dans l'aspect émotif de son comportement, bien efficace au demeurant.

Si vous arrivez à vous contenir lorsque vient le temps de cocher les options, dont certaines sont trop coûteuses pour ce qu'elles proposent, la S5 avance de bons arguments pour susciter l'intérêt.

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Carnet de notes

Un peu moins vif, le cabriolet

Audi estime le 0-100 km/h de la S5 cabriolet à 5 s, c'est un peu moins vif que le coupé (4,7 s). Les 170 kg supplémentaires du cabriolet jouent sans doute un rôle ici.

Comportement sur mesure

Comme c'est rendu la norme chez les constructeurs de luxe, le comportement de la S5 peut être réglé sur mesure, de l'amortissement au comportement de la direction en passant par la sensibilité de l'accélérateur.

Coffre limité

Avec à peine 263 L de contenance et une hauteur limitée par le mécanisme du toit, le coffre arrière de la S5 cabriolet limite les objets que l'on peut trimballer.

Le soleil accessible en 15 s

Le toit souple ne prend que 15 s pour se rabattre complètement à plat. On peut également le faire en roulant jusqu'à 50 km/h.

Pour les journées d'automne

Audi offre en option des buses de ventilation qui soufflent de l'air chaud dans le cou pour permettre d'étirer les balades lorsque le temps se fait plus frais.

Fiche technique

Version à l'essai : S5 Technik

Prix (avec options, transport et préparation) : 90 780 $

Moteur : V6 DACT 3 L turbocompressé

Puissance : 354 ch de 5400 à 6400 tr/min

Couple : 369 lb-pi de 1370 à 4500 tr/min

Transmission (modèle d'essai) : automatique à huit rapports avec mode manuel

Architecture motrice : moteur longitudinal avant, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide) : 10,2 L/100 km (essence super)

Concurrentes directes : BMW 440i xDrive, Mercedes-Benz AMG C43 4MATIC cabriolet

Du nouveau en 2018 ? : nouvelle version décapotable des modèles A5/S5

Pour en savoir plus : www.audi.ca