Ne soyons pas si enthousiastes, le X1 n'invente rien. Comme bien d'autres créations du constructeur allemand, celle-ci n'est pas le produit d'une manipulation génétique. Si cela vous chante, soulevez le capot ou encore démontez les roues, vous ne trouverez rien d'exclusif sous cette carrosserie aux proportions étranges avec ses lignes que d'aucuns jugent trop concaves, et pas assez convexes.

Son matricule laisse sous-entendre que la Série 1 a fait don de ses organes. Il n'en est rien. Le X1 les puise plutôt du côté de la Série 3 dont la carrière tire à sa fin. Personne ne s'en offusquera, considérant le niveau de fiabilité atteint par ses composantes. En revanche, le moteur et la boîte de vitesse portent tous deux le sceau de la nouveauté pour l'acheteur de ce côté-ci de l'Atlantique. Sous le plastique du couvre-culasse, quatre valeureux cylindres s'alignent comme un bataillon. En êtes-vous bien certain, monsieur le chroniqueur? L'étiquette «xDrive28i» posée au bas des portes laisse dubitatif, c'est vrai. Pourtant n'accordez aucune importance à cette numérologie, il s'agit bien d'un 4 cylindres 2 litres suralimenté par turbocompresseur. Celui-ci est jumelé à une boîte semi-automatique à huit rapports qui, un jour peut-être, ajoutera à sa fonctionnalité un dispositif d'interruption automatique à l'arrêt. Nonobstant cet accessoire, le X1 comportera alors tous les éléments de ces technologies de réduction de la consommation (de carburant, s'entend) que BMW place sous le label Efficient Dynamics. Mais revenons à la boîte de vitesse pour indiquer qu'il n'y pas de manuelle, ni de palettes au volant. Ces dernières s'offrent cependant en option... Chiche.

En revanche, contrairement au marché européen où le X1 fait carrière depuis 2009, le X1 que l'on nous destine compte sur quatre roues motrices au lieu de deux. Sage décision, d'autant plus que, dans sa configuration initiale, ce BMW est à propulsion.

Bien avant de passer maître dans l'art de multiplier les formes et de débusquer de nouveaux créneaux de marché, BMW avait la réputation de produire de fabuleux moteurs et des châssis capables de les exploiter. L'honneur est sauf. La motorisation du X1 répond avec empressement aux sollicitations de la pédale d'accélérateur et étouffe les gémissements et les vibrations normalement associés aux petites cylindrées. Les performances de ce 2 litres sont d'autant plus méritoires que le X1 est plus lourd qu'il n'y paraît. Cela est sans doute dû à la rapidité - seulement 36 mois - avec laquelle ce modèle est passé de l'ébauche à la grande série. Cela laisse peu de temps pour soigner les détails. Cela dit, si les performances du 2 litres suralimenté étonnent agréablement, on ne peut en dire autant de sa consommation. Bien entendu, la température plutôt froide au moment de l'essai est un facteur à considérer, mais 10,7 L/100 km de moyenne, c'est un peu élevé. D'autant que la capacité du réservoir de carburant (63 litres) incite à faire le plein souvent.

Qu'à cela ne tienne, le X1 est une BMW pur jus. Facile à prendre en main et stimulant à conduire, ce multisegment compact donne envie d'appuyer toujours plus fortement sur l'accélérateur. Agile malgré son diamètre de braquage étonnamment grand, le X1 donne confiance et nous invite à dévorer les virages avec gourmandise. Sa direction permet de cibler les points de corde avec précision et veille à nous transmettre toute l'information nécessaire sur l'état de la chaussée et son niveau d'adhérence.

Ces qualités dynamiques s'obscurcissent dès que le X1 pose ses roues sur une route cahoteuse. Sa suspension, un peu raide, craque (au sens figuré) au passage des trous et des bosses. Forcément, les occupants s'en ressentent.

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Même si certains traits et volumes de la carrosserie paraissent étranges, le X1 reprend tous les codes esthétiques de la marque. Cela est plus vrai encore en ouvrant les portières. Les amateurs de BMW se retrouveront alors en pays de connaissance. Normal, le X1 adopte sensiblement le même intérieur - un peu vieilli - de l'actuelle Série 3. Outre la teinte «caramel qui donne mal au coeur» qui colorait l'habitacle et le grain désagréable de certains plastiques (dans la partie basse du tableau de bord surtout), le X1 ne fait l'objet d'aucune critique particulière. Les commandes sont disposées dans l'environnement du conducteur, l'instrumentation complète et le iDrive, molette qui centralise plusieurs fonctions (navigation, radio, portable, etc.), s'avère cette fois d'une grande simplicité d'utilisation. La position de conduite est agréable, mais, contre toute attente, ne donne pas ici le sentiment de dominer la route et ses sujets. On a plutôt l'impression de se retrouver au volant d'une voiture, non d'un camion.

Malgré ses dimensions réduites, le X1 offre suffisamment d'espace pour quatre adultes. En comparant ses cotes intérieures avec celles de la précédente génération du X3, le X1 se révèle plus spacieux. En revanche, pas de miracle à attendre du coffre. Son volume est correct, sans plus. En revanche, il permet de basculer les dossiers de la banquette. Celle-ci se fragmente d'une manière atypique 40-20-40, permettant du coup de préserver les places assises tout en glissant deux ou trois paires de skis dans la partie centrale. Une configuration hélas trop peu reprise par le reste de l'industrie.

La performance commerciale du X1 est suivie à la loupe par la concurrence, d'autant plus qu'il est vendu sous la barre de 40 000$ (sans les options). Audi se dit prête à dégainer la première avec le Q3 actuellement commercialisé en Europe, mais attend encore un peu pour voir si ce ballon d'essai de BMW sera couronné de succès. Mercedes planche également sur un utilitaire compact qui sera dérivé de sa future Classe B. Et si ces deux constructeurs se lancent, tous les autres suivront... Mais BMW aura été le premier.

Prix de départ: 38 500$ à 46 900$

Frais de transport: 1995$

Garantie de base: 48 mois/80 000 km

Consommation obtenue dans le cadre de l'essai: 10,7 L/100 km

Pour en savoir plus: www.bmw.ca

SURVOL TECHNIQUE

Moteur: L4 DACT 2 litres - Turbo

Puissance (incluant motorisation électrique): 241 ch à 5000 tr/mn

Couple (incluant motorisation électrique) 258 lb-pi à 1250 tr/mn

Poids: 1690 kg

Rapport poids-puissance: 7,01 kg/ch

Mode: Intégral (4 roues motrices)

Transmission de série Semi-automatique: 8 rapports

Transmission optionnelle: Aucune

Direction/Diamètre de braquage: Crémaillère/11,8

Freins: Disque/Disque

Pneus: 225/50R17

Capacité du réservoir/essence recommandée: 63 litres/Super

NOUS AIMONS

Boîte à huit rapports impressionnante

Comportement sportif

NOUS AIMONS MOINS

Prix de base: un leurre

Présentation intérieure tristounette

Autonomie réduite