Le constructeur automobile allemand BMW a maintenu jeudi ses prévisions de résultats pour 2013 après avoir engrangé un bénéfice de plus d'un milliard d'euros au deuxième trimestre, en hausse sur un an malgré le marasme du marché européen.

Le groupe de Munich (sud) a dégagé entre avril et juin un bénéfice net de 1,4 milliard d'euros, en progression de 9%. Le consensus d'analystes réalisé par l'agence DowJones Newswires tablait sur une hausse de seulement 6,1% à 1,35 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires de BMW est en revanche ressorti légèrement en dessous des attentes, avec une progression de 1,8% à 19,55 milliards d'euros.

Les ventes du groupe ont été tirées par la marque BMW tandis que Rolls-Royce a stagné et Mini a légèrement reculé. Dans l'ensemble, elles ont progressé de 6,6% à 506 000 unités, un nouveau record. La baisse de la demande en Europe (-2,9%) a été plus que compensée par les marchés asiatiques et américain.

Le bénéfice d'exploitation (Ebit) a reculé davantage que prévu, de 8,8% à 2,07 milliards d'euros. Une baisse liée, selon BMW, aux investissements dans de nouvelles technologies, à des coûts de personnel en hausse et à une concurrence exacerbée qui n'épargne pas les constructeurs haut de gamme.

Les investissements --2,4 milliards d'euros au premier semestre-- ont particulièrement pesé sur les résultats de sa division automobile, qui vient de dévoiler la première voiture de série tout-électrique de BMW, l'i3. Au deuxième trimestre, son résultat opérationnel a ainsi fondu de 13% à 1,8 milliard d'euros.

« La plus grande partie » des investissements prévus dans cette division aura lieu dans la deuxième moitié de l'année, a précisé le directeur financier du groupe, Friedrich Eichiner, lors d'une conférence téléphonique.

BMW doit innover pour rester champion mondial du luxe mais aussi pour se conformer aux restrictions européennes d'émissions de CO2. « Aucun autre constructeur européen n'a autant réduit les émissions de CO2 de sa flotte depuis 1995 que le groupe BMW », a fait valoir son patron, Norbert Reithofer.

Mais ses grosses cylindrées comptent toujours parmi les plus polluantes du marché, ce qui le place très loin de l'objectif d'une réduction des émissions des nouvelles voitures à 95g de CO2/km en 2020, comme le prévoit un texte européen.

Le patron du groupe a évoqué jeudi un « deuxième trimestre fort » en dépit de « vents contraires importants dans beaucoup de marchés automobiles en Europe ».

« La faiblesse des marchés en Europe et la forte concurrence représenteront un défi pour BMW aussi au deuxième semestre », a toutefois prévenu le groupe, tout en maintenant ses prévisions de résultats pour 2013, à savoir une hausse des ventes (de moins de 10%) par rapport à 2012 et un bénéfice avant impôts « du même ordre » que celui de 2012.

Le groupe bavarois vise toujours une marge opérationnelle, mesure de sa rentabilité, comprise entre 8 et 10% dans sa division automobile. Pour la période d'avril à juin, cette marge est de 9,6%.

BMW s'attend à une croissance soutenue de ses ventes en Chine et aux États-Unis. Mais le marché européen va rester difficile et ne connaîtra pas d'embellie avant la mi-2014 au mieux, a répété M. Reithofer.

À la Bourse de Francfort, le titre BMW était lanterne rouge de l'indice Dax. Ce matin, il reculait de 1,75% à 72,3 euros. Peu surpris par la confirmation des objectifs annuels, les analystes ont été déçus par le recul plus prononcé que prévu du bénéfice d'exploitation.