L'automne dernier, Cadillac a emménagé dans ses nouveaux quartiers généraux situés en plein Manhattan. Ce déménagement, fort en image, avait évidemment pour but d'induire une séparation autant philosophique que géographique du reste de la gamme de la maison-mère General Motors (GM). La marque entreprend depuis une révision complète de sa gamme, une réforme qui cherche à étendre son empreinte pour concurrencer la Sainte Trinité allemande. Le PDG a présenté une partie de son plan la semaine dernière.

Quelques jours à peine après le dévoilement de l'opulente étude de style Escala au prestigieux Concours d'élégance de Peeble Beach, le PDG de Cadillac Johan de Nysschen a précisé de manière inusitée certaines des cartes qu'il jouera au courant des prochaines années.

Au lieu de profiter des canaux de communication classiques, M. de Nysschen a commenté directement sous un article publié sur le site internet spécialisé The Detroit Bureau. Il a, du coup, dévoilé un important plan quinquennal destiné à dégager plus de volume de ventes.

On apprend ainsi que la Cadillac proposera un nouveau porte-étendard qui n'aura pas une carrosserie classique de berline.

Cadillac n'a pas dévoilé son prototype Escala Concept dans un salon de l'auto. Le dévoilement s'est fait à la Semaine automobile de Monterey, en Californie. Photo: Cadillac

Inspiré de l'Escala et mu par le nouveau V8

Probablement frileux de concurrencer des acteurs bien implantés comme les BMW Série 7 et Mercedes-Benz Classe S de ce monde, Cadillac voudrait plutôt se démarquer avec une formule différente. Sans avoir une description précise de ce nouveau véhicule, il serait probable qu'il prenne la forme de l'étude Escala avec son hayon arrière semblable à celui de l'Audi A7.

Cette création devrait logiquement recevoir l'apport du nouveau V8 de 4,2 L biturbo annoncé en début d'année et également destiné à la CT6.

Le patron de Cadillac a également précisé que le développement de deux nouveaux multisegments avait obtenu le feu vert - un qui se situera sous le XT5, soit un multisegment sous-compact, et un autre se positionnant dans la hiérarchie sous l'Escalade. Deux nouvelles berlines, l'une qui devrait remplacer l'ATS et l'autre qui devrait directement concurrencer les Audi A3 et Mercedes CLA, feront également leur entrée. Les berlines XTS et CT6 resteront dans le giron de la marque à coups de rafraîchissement.

La Cadillac CT6 devrait recevoir le nouveau V8 de Cadillac. Photo: Cadillac

L'hybride et l'électrique envoyées sur la banquette arrière

Dans son intervention, M. de Nysschen n'a toutefois pas précisé l'avenir de la marque sur le plan des technologies alternatives en matière de motorisation. Il n'a également pas démenti ce qu'avance le papier du Detroit Bureau sur une lente introduction de modèles hybrides rechargeables et électriques.

Ainsi, la marque ne prévoit pas d'introduire un modèle entièrement électrique avant 2020, et l'hybride rechargeable est pour le moment réservé à la CT6 avec l'abandon du flop commercial qu'a été le coupé ELR. Cette approche diffère de celle des concurrents européens qui misent de plus en plus sur des modèles employant ces technologies.

Cadillac a écoulé l'année dernière 12 249* véhicules sur le marché canadien, ce qui est bien loin des rivales allemandes visées de front, soit Mercedes-Benz (43 810)*, BMW (35 002)* et Audi (26 754)*. Inutile donc de dire que la marque avait besoin d'un important coup de barre, autant sur le plan de l'image que de l'offre. Chose certaine, la transformation sera à suivre.

*Chiffres colligés par le site Goodcarbadcar.net

La Cadillac ELR 2016 était belle, mais bien trop chère. Un flop à oublier. Photo: Cadillac