Cadillac, icône de la voiture de luxe «Made in America» et propriété de General Motors, maintient son projet de vendre aux États-Unis un véhicule fabriqué en Chine.

Et ce, malgré l'offensive anti-délocalisation menée par le président élu Donald Trump. 

Interrogé sur la question par l'AFP au salon automobile de Detroit, le PDG Johan de Nysschen a répondu par l'affirmative.

Johan de Nysschen. Photo: AFP

De Pudong Jinqiao à San Francisco par bateau

La CT6 hybride rechargeable est produite dans l'usine de Cadillac à Pudong Jinqiao près de Shanghai. Elle va être commercialisée aux Etats-Unis au printemps, devenant le second véhicule --après la Buick Envision-- fabriqué en Chine par une marque de General Motors et vendu sur le sol américain.

«La CT6 hybride a des composants américains mais pour des raisons économiques il faisait sens de la produire dans une seule usine vu le volume de production», a expliqué M. de Nysschen.

Et de poursuivre: «La problématique était: soit nous ne la vendons pas du tout sur le marché américain, soit nous l'importons aux États-Unis mais en petits volumes».

M. Trump s'en est récemment pris aux géants de l'automobile qui produisent leurs voitures à bas coûts à l'étranger pour les vendre aux États-Unis.

Surclassée aux États-Unis par les marques allemandes (BMW, Mercedes-Benz et Audi) et le japonais Lexus, Cadillac a trouvé une seconde jeunesse en Chine où la griffe séduit les classes aisées.

Le groupe y a vendu 89 530 voitures entre janvier et octobre (+43% sur un an), contre 133 234 aux Etats-Unis (-5,6 %).

Photo: AFP

Clientèle de niche riche

En cas de guerre commerciale entre les deux pays, Cadillac prévoit d'arrêter d'importer la CT6 hybride qui «ne sera plus alors produite que pour le marché chinois», a affirmé M. de Nysschen.

L'effet pour le groupe serait minime car ce modèle est destiné à une clientèle de niche, en l'occurrence l'ouest du pays très sensible aux problématiques environnementales, et parce que les voitures «propres» ont représenté à peine 3 % des 17,55 millions de véhicules vendus aux Etats-Unis en 2016.

M. Trump a menacé pendant la campagne électorale d'imposer des droits de douane prohibitifs de 45 % sur les importations chinoises et d'inscrire la Chine sur la liste des manipulateurs de devises, ce qui ouvrirait la porte à des sanctions commerciales .

«S'il y a une guerre commerciale, bien évidemment que cela va perturber notre activité», a reconnu M. de Nysschen.

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