Alors que les camionnettes pleine grandeur empruntent tour à tour le virage diesel, les moteurs au gazole ont déserté les voitures compactes. Engloutis par les scandales successifs d'émissions truquées qui ont entaché le groupe Volkswagen depuis 2014, ils ont vu leur réputation être malmenée, non sans raison. Ceci n'empêche toutefois pas General Motors d'offrir une Chevrolet Cruze à moteur diesel, la dernière de son segment à le faire. Nous en avons pris le volant cette semaine.

SON DESIGN

Mis à part une petite étiquette bleue posée sur le hayon arrière avec la mention TD (pas en l'honneur de la banque, mais pour turbodiesel), cette Cruze diesel à hayon est en tous points identique aux versions à essence.

Elle étale donc le plus européen des designs de la famille, en raison de sa configuration à hayon appuyée par des porte-à-faux courts qui ramasse bien le tout.

La calandre en deux pièces est aussi bien proportionnée et les phares, minces et anguleux, épousent de belle façon la courbe du capot. Sur la latérale, on observe la ligne de ceinture de caisse ascendante, ce qui insuffle un caractère plus sportif.

Le groupe d'options RS permet en outre d'améliorer le visuel avec des jantes au diamètre plus gros (18 po) et divers ajouts esthétiques.

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À BORD

Après avoir pris facilement place à bord, on découvre un environnement contemporain mettant l'accent sur une bonne disposition des commandes.

On ne s'égare pas et l'ensemble est très lisible. Le design décrivant des vagues superposées est aussi intéressant, mais le chrome qui entoure les buses de ventilation fait un peu trop criard. Chevrolet fait aussi usage de trop de matières plastiques rigides.

Le haut de la planche de bord en est d'ailleurs recouvert.

Côté assemblage, ce n'est également pas sans reproches. Certaines moulures ne sont pas parfaitement ajustées ou bien découpées. Cela dit, cette Cruze demeure un immense pas en avant pour la marque à ce chapitre.

Par ailleurs, l'habitacle est logeable à souhait en plus d'offrir beaucoup de rangements et un hayon ouvrant sur un coffre de 643 L, ce qui est concurrentiel.

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SOUS LE CAPOT

Lancé l'année dernière, le moteur diesel de la Cruze avance une architecture classique, à savoir un quatre-cylindres de 1,6 L turbodiesel.

Il produit 137 ch et beaucoup de couple, soit 240 lb-pi à seulement 1500 tr/min, ce qui permet ainsi à la Cruze de s'extirper de sa position statique avec vivacité. Lorsque la vitesse augmente, sa puissance relativement limitée se traduit par un certain engourdissement.

Ses performances demeurent toutefois tout à fait acceptables dans la plupart des situations et son raffinement est indéniable sur le plan sonore. À l'arrêt, cependant, il transmet des vibrations très insistantes à l'habitacle. La transmission automatique à neuf rapports fait pour sa part un travail irréprochable.

Comme le véhicule essayé n'avait à peine que quelques dizaines de kilomètres au compteur, il a été difficile de tester sa consommation de carburant réelle, annoncée en moyenne à 6,5 L/100 km.

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DERRIÈRE LE VOLANT

D'abord impressionné par la discrétion du moteur diesel, on apprend à son volant à découvrir certains atouts de cette Cruze.

Sans être une première de classe concernant l'agrément de conduite, elle propose toutefois un équilibre bien dosé dans les limites de ses aptitudes. Elle pèse tout de même 1464 kg.

Les amortisseurs filtrent correctement les aspérités de la route et l'insonorisation est bonne. Sans surprise, elle sous-vire à la limite, mais de manière très prévisible. La direction guide bien le tout.

Alors que les rivales misent sur des suspensions indépendantes multibras à l'arrière, la Cruze dispose d'un essieu arrière rigide. Sur les versions plus luxueuses, des bras en Z encadrent son comportement.

Ceux-ci font du bon travail, alors qu'elle montre réellement les limites de cette vieille technologie sur les routes moins carrossables.

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LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Cette Cruze à hayon s'adresse de front à une clientèle jeune. On obtient ainsi la connectivité internet 4G de série fonctionnant avec un plan d'abonnement mensuel.

Le système d'infodivertissement, plutôt simple à utiliser et assez réactif, est quant à lui proposé dans différentes versions, dont une qui intègre le GPS. Cette dernière n'est toutefois offerte qu'en version Premier, la plus chère.

On peut malgré tout contourner le problème avec les applications Apple CarPlay et Android Auto intégrées de série qui s'arriment au GPS de notre téléphone intelligent. Une application télématique permettant d'interagir avec le véhicule est aussi offerte. La chaîne Bose optionnelle diffuse par ailleurs une excellente qualité de son.

Côté sécurité, la Cruze est plutôt en retard, ne proposant pas d'aide active au freinage ou de régulateur de vitesse adaptatif.

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VERDICT

La Cruze a campé depuis son lancement --en 2011-- un rôle de figuration face à une concurrence japonaise nettement plus affûtée.

Bien qu'elle soit nettement plus convaincante, cette deuxième génération ne peut pas encore réellement les embêter. Sa mécanique diesel, frugale et fort agréable à l'usage, permet toutefois d'ajouter un élément de différenciation à l'équation.

Il faut toutefois accepter de débourser la surprime qui lui est associée, soit près de 4000 $ de plus lorsqu'on la compare à une livrée à essence à équipement comparable. Il va sans dire qu'avec 1 L/100 km d'écart moyen de consommation entre les moteurs à essence et diesel, il faudra un certain temps pour amortir le tout.

Si toutefois vous arrivez à faire baisser l'addition au concessionnaire, la Cruze diesel en version à hayon mérite certainement considération.

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CARNET DE NOTES

TOUT SE JOUE SUR L'AUTOROUTE

La Cruze diesel peut abaisser à 4,6 L/100 km (transmission manuelle) ou 5 L/100 km (transmission automatique) sa consommation de carburant sur autoroute, soit très près de bien des hybrides.

DIMINUER LES ÉMISSIONS POLLUANTES

Pour diminuer les émissions nocives, cette Cruze diesel est entre autres dotée d'un système d'injection d'urée et de la recirculation des gaz d'échappement refroidis.

LA MANUELLE, SEULEMENT POUR LA BERLINE

La Cruze diesel peut être apprêtée avec une boîte manuelle à six rapports, mais elle est réservée à la berline.

DU NOUVEAU POUR 2019

Si l'achat d'une Cruze diesel vous intéresse, l'année-modèle 2019 sera en partie redessinée et aura un nouveau système d'infodivertissement et divers ajouts en matière de sécurité active.

FONCTION ADO

Pour les parents stressés de laisser les clés de leur véhicule à leur adolescent, il y a la fonction « ado » qui permet d'émettre un signal sonore lorsqu'une vitesse présélectionnée est dépassée. Cette fonction produit également un bilan détaillé de la période de conduite et limite la vitesse de pointe (137 km/h).

FICHE TECHNIQUE

VERSION À L'ESSAI : Chevrolet Cruze diesel à hayon avec groupe RS

PRIX (AVEC OPTIONS, TRANSPORT ET PRÉPARATION) : 34 530 $

MOTEUR : L4 DACT turbodiesel à injecton directe de 1,6 L

PUISSANCE : 137 ch à 3750 tr/min

COUPLE : 240 lb-pi à 1500 tr/min

TRANSMISSION (MODÈLE D'ESSAI) : automatique à neuf rapports

ARCHITECTURE MOTRICE : moteur transversal avant, traction

CONSOMMATION (ÉNERGUIDE) : 6,5 L/100 km

CONCURRENTES DIRECTES (DIESEL) : aucune

DU NOUVEAU EN 2018 ? Aucun changement majeur