Les 13 assembleurs congédiés par Chrysler en 2010 parce qu'ils prenaient un coup et fumaient du pot durant presque tous leurs lunchs retourneront assembler des Jeep Grand Cherokee à l'usine Jefferson North.

Durant une enquête qui a duré 10 jours ouvrables, une équipe du réseau de télévision Fox News avait filmé le même groupe d'habitués qui se réunissaient au même parc public durant leur demi-heure de lunch pour caler des grosses bières et fumer du cannabis, puis retournaient assembler des Jeep Cherokee. Ce reportage, qui a fait le tour du monde, ne pouvait tomber plus mal pour Chrysler, qui tentait de refaire son image après avoir été sauvée de la faillite par une injection directe de milliards de dollars par le gouvernement fédéral. Chrysler avait congédié 13 fêtards en septembre 2010, puis en avait suspendu deux autres, estimant que les 15 employés avaient «enfreint le code de conduite de la compagnie».

Mais les assembleurs, membres du syndicat Travailleurs unis de l'automobile, avaient déposé des griefs et contesté leurs congédiements devant un arbitre en litiges du travail. Fox News a révélé que les 13 hommes sont de retour à l'usine depuis la semaine dernière, après que l'arbitre eut décidé récemment qu'il n'y a pas assez de preuve concluante pour maintenir les congédiements.

D'autres employés d'une autre usine de Chrysler avaient été surpris à faire la même chose un an plus tard, dans un stationnement d'un bâtiment de TUA.

Chrysler a réagi lundi à la décision arbitrale en faveur des 13 employés congédiés: «Je veux vous dire que le Groupe Chrysler n'approuve en aucune façon ce type de mauvaise conduite, mais c'est avec regret que nous sommes forcés d'accepter la décision de l'arbitre en relations de travail, tout comme doit le faire le syndicat quand la sentence arbitrale est conforme à la position patronale», a écrit sur son blogue Scott Garberding, premier vice-président à la production. M. Garberding a aussi dit demandé au public «de considérer cette situation comme une aberration regrettable», ajoutant que «Chrysler ne prend pas à la légère les comportements répréhensibles de ses employés.»

Chrysler n'a pas révélé si le jugement l'oblige à verser aux 13 employés le salaire qu'ils n'ont pas touché durant leurs deux années d'absence.