Enzo Ferrari avait une fascination peu commune pour la course automobile. Visionnaire et bouillant à ses heures, le Commendatore a d'ailleurs décidé de commercialiser des autos dès la fin des années 40 par dépit, pour financer ses ambitions en course. C'est dans cette optique qu'il faut aborder la 458 Speciale, une variante bien affûtée de la 458 qui emprunte beaucoup à la piste.

Cette mouture bien particulière de la Ferrari à moteur central la plus accessible s'inscrit dans une lignée de modèles sélects instiguée en 2003 par la 360 Challenge Stradale. Preuve qu'on n'obtient pas ce statut en un seul claquement de doigts, Ferrari la dotera d'une mécanique au tempérament encore plus impétueux. Si le V8 de 4,5 l conserve son volume original, il gagne 38 chevaux au passage pour passer à 605 chevaux.

Il s'agira du V8 de série le plus puissant jamais sorti des ateliers de la firme au cheval cabré.

À titre comparatif, le V8 atmosphérique le plus costaud jamais embarqué dans une voiture de production, le bluffant 6,2 l (6208 cc), qui catapulte la Mercedes SLS AMG Black Series, livre 622 chevaux. C'est à peine 17 chevaux de plus que la Speciale malgré son avantage évident de cylindrée.

Et il y a le poids. Avec une masse de 1290 kg à traîner, un poids comparable à celui d'une Honda Civic berline, ce coeur transforme la 458 en missile balistique. Le 0-100 km/h bouclé en 3 secondes est là pour en témoigner.

Ferrari a travaillé étroitement avec Pininfarina pour lui sculpter une robe qui fournit beaucoup d'appui. Des appendices aérodynamiques ajustables logés à l'avant et à l'arrière optimisent la circulation d'air selon la vitesse. La marque se targue ici d'avoir produit le modèle de production le plus efficient en la matière de son histoire. Ses avancées techniques rendent la 458 Speciale une redoutable machine de piste capable d'encaisser 1,33 g en virage.

L'oeuvre fera sa première sortie publique à Francfort dans quelques semaines. On aura alors droit à une liste plus complète des modifications apportées, question de nous donner encore plus l'eau à la bouche.