Le constructeur automobile italien Fiat a présenté mardi des chiffres trimestriels supérieurs aux attentes, toujours soutenus par sa filiale américaine Chrysler, dont il détient 58,5%.

Fiat a enregistré une hausse de 82% de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 435 millions d'euros (593 millions de dollars). Ce chiffre est supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice de 305 millions d'euros. En excluant Chrysler, Fiat enregistre toutefois une perte nette de 247 millions d'euros, comparable à celle de la même période de 2012.

Chrysler de son côté a indiqué avoir enregistré une hausse de 16% de son bénéfice net du deuxième trimestre, à 507 millions de dollars.

Fiat a par ailleurs confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année 2013, répétant tabler sur un bénéfice net compris entre 1,2 et 1,5 milliard d'euros. Il confirme également sa prévision d'un chiffre d'affaires 2013 compris entre 88 et 92 milliards d'euros, d'un bénéfice opérationnel de 4 à 4,5 milliards et d'une dette industrielle d'environ 7 milliards.

À l'inverse, Chrysler a modifié certaines prévisions pour 2013: le bénéfice net devrait se situer entre 1,75 et 2,27 milliards de dollars (autour de 2,27 milliards prévus auparavant) et le bénéfice opérationnel ajusté devrait être compris entre 3,4 et 3,9 milliards (environ 3,9 milliards anticipés précédemment). Les expéditions devraient porter sur environ 2,6 millions de véhicules, contre 2,6 à 2,7 millions prévus auparavant. En revanche, les objectifs de chiffre d'affaires (entre 72 et 75 milliards de dollars) et de liquidités disponibles (supérieur ou égal à 1 milliard) sont inchangés.

La révision des prévisions de Chrysler a déçu les opérateurs boursiers qui ont sanctionné le titre Fiat à la Bourse de Milan: il chutait d'environ 4% vers 10h (heure de Montréal), après avoir dû être suspendu à plusieurs reprises.

Le chiffre d'affaires de l'ensemble du groupe Fiat a progressé de 4% à 22,3 milliards d'euros au 2e trimestre. La dette a diminué à 6,7 milliards d'euros (contre 7,1 milliards d'euros fin mars), essentiellement grâce au «cash flow opérationnel positif en provenance de Chrysler», note le groupe. Les marques dites «luxe et performance» affichent une hausse de 14% de leur chiffre d'affaires, grâce notamment à Maserati.

Le bénéfice avant impôts, intérêts et exceptionnels a progressé de 9% à 1,029 milliard d'euros, soit légèrement plus qu'attendu (1 milliard d'euros). Fiat se félicite notamment d'une réduction de 40 à 98 milliards d'euros de la perte dans la difficile zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) obtenue grâce à une meilleure discipline de coûts et au succès de la Fiat 500L. La liquidité disponible s'établit à 21 milliards d'euros, comme au premier trimestre.

Fiat s'efforce de racheter la totalité de sa filiale Chrysler et est en négociations à ce sujet avec Veba, un fonds de retraite rattaché au puissant syndicat automobile américain UAW, qui détient les 41,5% restants de Chrysler.

Le groupe italien avait saisi l'an dernier un tribunal de l'État du Delaware (est des États-Unis) pour trancher un conflit sur le prix d'un premier paquet d'actions. La teneur du jugement, qui pourrait être rendu cet été, devrait jouer un rôle clé dans l'ensemble des tractations restantes.