L'éternel premier de la classe finit toujours par agacer un peu. À force de le voir cité en exemple, on en vient à guetter sournoisement le passage à vide, le moment où il trébuchera et perdra de sa superbe. Le Ford Escape, l'utilitaire compact le plus vendu au Canada - 42 038 unités en 2010 - fait des jaloux.

L'éternel premier de la classe finit toujours par agacer un peu. À force de le voir cité en exemple, on en vient à guetter sournoisement le passage à vide, le moment où il trébuchera et perdra de sa superbe. Le Ford Escape, l'utilitaire compact le plus vendu au Canada - 42 038 unités en 2010 - fait des jaloux.

Depuis son entrée sur le marché, sa bonne fortune tient à une équation subtile, mais invariable; faire robuste, mais sophistiqué, discret, mais capable aussi d'être un peu bourgeois.

Autrement plus risquée que la refonte de la Focus , le renouvellement de ce modèle étalon ne suscite pas plus la critique que l'enthousiasme. D'ailleurs au Salon de l'auto de Los Angeles où il fait ses débuts en avant-première, il a fallu l'intervention de Mark Fields, vice-président de Ford, pour provoquer des applaudissements polis... Qu'à cela ne tienne, l'Escape se renouvelle avec brio, sans s'autoplagier. Les envieux et les blasés vont lui trouver une trop forte ressemblance avec la Focus; d'autres plus méchants de ne rien retrouver du nouveau vocabulaire esthétique de la marque américaine ou pire encore de ne pas avoir copier-coller les formes du concept Vertrek présenté l'année dernière.

Plus trapu que le modèle précédent, l'Escape propose plus de dégagement pour les passagers qui voyageront derrière. Plus de volume pour le coffre aussi. Comment cela est possible? En rééquilibrant les proportions et rognant un peu d'espace aux occupants des places avant.

L'ère turbo

Sur le plan technique, il faut oublier presque tout ce que l'on savait de l'Escape. Le moteur V6 a disparu. La version hybride aussi. Seul le 4 cylindres de 2,5 litres a été reconduit. Sans doute pour rassurer la clientèle qui se verra également offrir deux mécaniques suralimentées par turbocompresseur issus de la famille Eco-Boost.

Sont disponibles un 1,6 litre (173 chevaux) et un 2 litres (237 chevaux). Peu importe la motorisation retenue par l'acheteur, uniquement une boîte automatique à six rapports se charge d'entraîner ses roues motrices. À ce sujet, l'Escape se déclinera toujours en version «traction» ou «intégrale».

La capacité de remorquage demeure la même (1540 kg), malgré la réduction des cylindrées.

Hayon mains libres

Pour rendre les attraits de l'Escape encore plus palpables, l'équipement a été soigné et prétend orgueilleusement offrir pas moins de 11 avancées techniques que la concurrence n'a pas. Si on élimine les systèmes Sync et MyFord touch pour d'évidentes raisons, il n'en reste donc que neuf.

Toutes ne passeront pas à l'histoire, mais une risque de faire des petits: la possibilité de soulever le hayon en balayant son pied sous le pare-chocs.

Bien entendu, il faut avoir la télécommande sur soi pour que la magie opère. Parmi les autres innovations encore inédites dans la catégorie où l'Escape fait carrière, mentionnons le dispositif d'aide au stationnement qui permet de se garer dans un mouchoir de poche tout en gardant les bras croisés.

Photo Reuters

L'équipement de l'Escape a été soigné et Ford prétend orgueilleusement offrir pas moins de 11 avancées techniques que la concurrence n'a pas.