Plus de 320 chevaux harnachés à quatre roues motrices, capables d'entraîner le véhicule dans une accélération latérale qui dépasse 1G. Ford a décidément mis le paquet avec sa nouvelle Focus RS, dévoilée en grande pompe la semaine dernière à son quartier général européen, à Cologne, en Allemagne.

C'est d'ailleurs avec nul autre que Ken Block au volant que la fusée de poche du constructeur américain a fait son entrée dans le marché des compactes ultrasportives à quatre roues motrices. Elle comblera sans peine la place laissée bientôt vacante par la Mitsubishi Lancer EVO et livrera une lutte féroce aux Subaru Impreza WRX STi, Golf R et Audi S3.

Le dévoilement de la Focus RS arrive quelques semaines après la résurrection au salon de Detroit de l'iconique GT. Les deux bolides font partie des 12 véhicules haute performance que le constructeur entend lancer dans le monde d'ici à 2020. «Les véhicules de performance sont en forte croissance, a assuré Raj Nair, vice-président principal au développement des produits globaux de Ford. Depuis 2009, ils affichent une hausse de 14% en Europe et de pas moins de 70% en Amérique du Nord. Ajouter la RS à notre catalogue est bon pour les affaires, cela va attirer l'attention dans nos concessions, y compris celle de nouveaux clients.»

Un «boost» pour l'EcoBoost

Le moteur de la RS est le même, salué par la critique, que celui qui équipe la Mustang EcoBoost. On a toutefois tiré une dizaine de chevaux de plus du quatre-cylindres de 2,3 litres à la faveur d'un nouveau turbocompresseur à double admission et d'un système d'échappement de haute performance. La tuyauterie est par ailleurs équipée d'une soupape à commande électronique qui permet d'optimiser l'équilibre de pression, mais aussi d'assurer une bourdonnante musicalité à la bombinette - Ford promet des «glouglous» distinctifs, des «pops» et autres «crépitements qui font la signature RS».

Pour ceux qui seraient intéressés à savoir combien la bestiole consomme d'essence super pour aller à la piste de course et en revenir, il est bon de savoir que la Mustang EcoBoost ne consomme que 7,4 L/100 km sur la route. La RS, qui disposera d'un système d'arrêt-redémarrage de série, ne devrait pas être beaucoup plus gourmande - les données officielles seront dévoilées au salon de Genève, dans un peu moins d'un mois.

De l'adhérence en tout temps

Au-delà du moteur, ce qui retient l'attention est le système à quatre roues motrices mis au point par l'équipe de Ford Performance. Il s'appuie sur des disques d'embrayage jumeaux à commande électronique, situés de chaque côté du train arrière. Ces disques gèrent la répartition du couple non seulement entre l'avant et l'arrière, mais aussi d'un côté à l'autre sur l'essieu arrière. C'est ce que Ford appelle la «vectorisation du couple», déterminé grâce à l'analyse des données récoltées par les innombrables capteurs du véhicule, 100 fois à la seconde. Ainsi, un maximum de 70% du couple moteur peut être acheminé vers l'essieu arrière, et jusqu'à 100% du couple disponible sur l'essieu arrière peut être envoyé vers l'une ou l'autre des roues. Sur chaussée sèche, ce transfert de couple vers la roue extérieure a pour effet de « conduire » la voiture dans le virage. Ford prétend que cela élimine pratiquement tout sous-virage.

Construite à Saarlouis, en Allemagne, cette Focus RS de troisième génération est la première à être vendue dans le monde entier. Auparavant réservée au marché européen, elle arrivera (enfin !) chez nous vers la fin de l'année.