Le groupe de Dearborn, au Michigan, veut réduire de 20% le temps de développement d'un nouveau véhicule et moderniser ses usines en y introduisant de l'imprimante 3D, plus de robots et des outils de réalité virtuelle. Il va également utiliser les données massives (big data) à sa disposition pour améliorer sa logistique.Ford veut aussi produire davantage dans des régions où la main d'oeuvre est moins chère. Joignant le geste à la parole, le constructeur américain va fabriquer en Chine la nouvelle génération de la Ford Focus qui sera commercialisée en Amérique du Nord, et ce en dépit des demandes répétées du président Donald Trump de produire américain.

Ford a annoncé mardi vouloir économiser 14 milliards de dollars d'ici 2022 et a aussi fait part de sa volonté de se concentrer sur les grosses voitures, aux marges plus lucratives, tout en accélérant dans le tout-électrique et le tout-connecté.

Pick-ups, VUS, autos électriques

«On va faire un virage vers plus de pick-ups et de VUS et moins de voitures classiques» (berlines, compactes et citadines), a indiqué Jim Hackett, nommé PDG depuis mai, en remplacement de Mark Fields dont la stratégie était jugée floue.

Pour mettre en place sa nouvelle stratégie, Ford va réallouer 7 milliards de dollars US précédemment destinés au développement des voitures classiques à la construction de grosses voitures, tels le pickup Ranger et le VUS EcoSport en Amérique du Nord, qui sont particulièrement prisées par les Américains sur fond de prix bas de l'essence à la pompe.

L'Ovale bleu va également ventiler 4,5 milliards de dollars US promis au développement des voitures à combustion à la construction de véhicules tout-électriques. Ford prévoit d'en lancer 13 nouveaux modèles dans les cinq prochaines années.

Cette dernière annonce s'inscrit en droite ligne des annonces similaires faites récemment par d'autres grands constructeurs mondiaux comme Volvo, Aston Martin, Volkswagen et Mercedes-Benz.

Le PDG de Ford James Hackett. Photo: Reuters

Et les emplois ?

La plupart des groupes automobiles s'orientent en effet vers les technologies électriques, encouragés par le fait que, de la Chine à l'Europe, les autorités brandissent leurs ambitions écologiques et que les normes environnementales se durcissent.

Le nouveau plan stratégique table en outre sur 14 milliards de dollars US d'économies, dont 10 milliards viendront de réductions de coûts des matériaux et 4 milliards des coûts d'ingénierie. Ford ne détaille pas les objectifs d'économies par régions et ne dit pas si ces dernières vont s'accompagner de suppressions d'emplois.

Ford promet par ailleurs que 90% de ses voitures vendues à l'horizon 2020 seront connectées c'est-à-dire disposeront des technologies dernier cri permettant par exemple au véhicule d'effectuer seul certaines manoeuvres.

Il y aura plus de pick-ups. Ci-haut, le Ford F-150 Raptor 2017 au Salon de l'auto de Détroit en janvier 2016. Photo: Reuters