General Motors (GM) a décidé de réorganiser son département ingénierie mis en cause dans l'affaire des rappels tardifs de véhicules associés à 13 morts qui secoue le groupe automobile depuis février.

Le but est de réagir rapidement en cas de problème mécanique rencontré par un véhicule, a expliqué le groupe automobile dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors que GM est attaqué par des plaintes judiciaires de victimes concernant les 2,6 millions de véhicules potentiellement équipés d'un commutateur d'allumage défectueux détecté pour la première fois il y a dix ans mais rappelés seulement cette année.

Mardi, le groupe a saisi, comme il l'avait annoncé la semaine dernière, le tribunal new-yorkais qui avait supervisé sa sortie de faillite en 2009 pour tenter de se protéger des demandes de certaines d'entre elles.

Au centre du développement d'un véhicule, le département ingénierie sera dès maintenant divisé en deux grandes divisions.

Une première unité, baptisée Intégrité des produits, sera dirigée par Ken Morris, l'actuel responsable des châssis. Il est au sein du groupe depuis 25 ans.

Cette division  aura à sa disposition des outils d'analyse pour sonner l'alerte en cas de problème décelé dans le développement d'un véhicule, selon le constructeur. Elle traitera aussi des problèmes mécaniques signalés par les clients.

La seconde division, Composants et sous-systèmes, sera, elle, conduite par Ken Kelzer, 32 ans de maison, et actuel vice-président de la Mécanique en Europe.

«Un véhicule est une collection de 30 000 pièces individuelles», a défendu Mark Reuss le responsable produits chez GM. «Intégrer complètement ces parties dans des systèmes cohérents (...) est la clé dans notre activité dominée par le client», a-t-il ajouté.

Une bonne partie des graves difficultés du groupe tient à sa culture, souvent décrite comme bureaucratique et lente à réagir, selon les analystes.

Dans l'affaire des rappels, des élus américains ont récemment mis en cause des ingénieurs de GM, qui avaient décidé de ne pas remplacer une pièce défectueuse parce qu'ils estimaient qu'elle était trop chère.

GM en a mis deux en congés, tout en les gardant dans ses effectifs: Ray DeGiorgio, le chef des ingénieurs de la Chevrolet Cobalt qui avait été cité nommément par des élus du Congrès, et un autre ingénieur Gary Altman, qui selon les documents rendus publics par le Congrès, avait découvert le défaut du commutateur dès 2004 en testant une Cobalt, un des véhicules concernés par les rappels, et en avait informé son supérieur immédiat.

Devant le Congrès début avril, Mary Barra avait promis une transformation du groupe automobile, en une entreprise focalisée sur la «sécurité» et non plus sur les coûts.

GM saisit un tribunal de New York

General Motors a annoncé mardi avoir déposé un recours devant un tribunal new-yorkais pour se protéger des poursuites judiciaires de certaines victimes dans l'affaire des rappels tardifs de véhicules pour un défaut du commutateur d'allumage lié à 13 accidents mortels.

Dans un communiqué, GM précise que sa demande concerne différentes plaintes déposées contre le groupe à travers les États-Unis par des personnes qui n'ont pas été blessées lors d'incidents survenus à cause de ce problème mécanique.

Le recours a été déposé devant le tribunal new-yorkais qui avait supervisé sa sortie de faillite en 2009.

Le but est d'obtenir de celui-ci qu'il détermine si les différentes plaintes réclamant des indemnités financières au groupe sont recevables, explique GM.

GM a rappelé ces dernières semaines 2,6 millions de véhicules potentiellement équipés de ce commutateur d'allumage dont le problème a été détecté pour la première fois il y a 10 ans.

Il s'est en conséquence retrouvé au centre d'une triple enquête, du département de la Justice, de l'agence américaine de sécurité routière NHTSA et du Congrès, qui veulent tous savoir pourquoi il a tant tardé à rappeler les voitures concernées.

Bien qu'il cherche à éviter les poursuites judiciaires, GM a embauché l'avocat Kenneth Feinberg, qui a géré les indemnisations de BP lors de la marée noire dans le golfe du Mexique, pour l'aider à évaluer d'éventuelles compensations dans cette affaire.

«GM a déjà reconnu qu'il avait des obligations civiles et légales liées aux blessures pouvant être associées aux véhicules rappelés», relève le groupe automobile mardi.