Le régulateur américain de la sécurité automobile a admis vendredi avoir manqué des éléments importants et émis des hypothèses erronées qui l'ont empêché de mettre en cause General Motors pour un défaut mécanique lié à une centaine de décès sur la route.

Dans un nouveau rapport, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a également expliqué que le géant américain de l'automobile avait caché des informations essentielles à la compréhension du problème qui a causé plus de 100 morts, confirmant des informations selon lesquelles le constructeur aurait commis des infractions pénales en les dissimulant.

General Motors est accusé d'avoir commercialisé des voitures dont le commutateur d'allumage était si sensible que le moindre cahot pouvait provoquer l'arrêt du moteur d'une voiture lancée à pleine vitesse, bloquant la direction assistée et empêchant le déploiement des airbags.

La NHTSA a fait son auto-critique, indiquant ne pas avoir compris des aspects importants de la technologie du coussin gonflable, liés au commutateur.

Le défaut de compréhension et d'investigation de certains enquêteurs aurait ainsi empêché de mettre en cause plus tôt GM, pour ce défaut connu de la marque depuis 2005.

Faisant référence à un accident qui a révélé le défaut, l'agence explique: «S'il est clair que la NHTSA était au courant d'un défaut de déploiement du coussin gonflable, et a vite trouvé la cause, d'autres découvertes (...) ont été ignorées ou n'ont pas été pleinement étudiées».

Selon la NHTSA, ni ses responsables ni le constructeur n'ont pleinement compris le lien entre le commutateur et les airbags.

Depuis plusieurs mois, le numéro un américain de l'automobile est englué dans cette affaire qui lui a valu l'opprobre d'élus du Congrès et a entraîné 2,6 millions de rappels tardifs de véhicules.

Plus de 100 décès liés à ce défaut ont été pour l'heure recensés par le fonds d'indemnisation mis en place par le constructeur.

GM prévoit de verser un million de dollars par décès, auxquels s'ajoutent 300 000 dollars pour le conjoint survivant et 300 000 dollars pour chacun des éventuels ayant-droits. Pour les autres victimes ayant subi un préjudice corporel, le montant varie de 20 000 dollars à 500 000 dollars.

L'enquête menée par le département de la Justice pourrait dès lors déboucher sur une «amende record», a récemment révélé la presse américaine.