Le premier procès au civil aux États-Unis contre le constructeur automobile General Motors (GM) lié au scandale du commutateur d'allumage défectueux s'est abruptement terminé vendredi après le retrait de la plainte du plaignant.

Robert Scheuer, 49 ans, un automobiliste de l'Oklahoma, a «volontairement» abandonné sa requête, est-il précisé dans un document adressé par son avocat à un tribunal new-yorkais, sans autre détail si ce n'est qu'il n'a rien obtenu de la part de GM, même pas le remboursement de ses frais.

M. Scheuer avait porté plainte contre le premier groupe automobile américain, après qu'une queue de poisson d'un autre véhicule l'eut forcé à quitter la route en main 2014.

Sa Saturn Ion, modèle fabriqué par GM, était allée s'encastrer dans un arbre à près de 100 km/h et les coussins gonflables ne s'étaient pas déployés. Souffrant de lésions notamment au dos et à la nuque, il disait s'être vu prescrire 169 jours d'arrêt de travail et réclamait des dommages et intérêts à GM, qu'il considérait responsable du non-déploiement de son coussin gonflable.

Le constructeur faisait valoir, lui, que le lien de causalité entre ce dysfonctionnement et les blessures subies par Robert Scheuer n'était pas établi.

Il a ainsi bâti sa défense, dans les premiers jours du procès débuté le 11 janvier, sur les «mensonges» du couple Scheuer, Robert et Lisa. Les deux époux ont chacun à leur tour affirmé à la barre avoir été expulsés de leur maison parce que l'accident avait rendu Robert incapable de travailler pendant une longue période, selon l'agence Bloomberg News. Or des éléments présentés au tribunal par GM démontraient le contraire.

«Les mensonges manifestes que le plaignant et son épouse ont raconté au jury ont conduit à la fin anticipée du procès», s'est réjoui dans un communiqué GM, soulagé de clôturer sans égratignure ce premier procès.

GM a reconnu avoir commercialisé des voitures dont le commutateur d'allumage était si sensible que le moindre cahot était susceptible d'arrêter le moteur, bloquant la direction assistée, une partie du système de freinage et empêchant le déploiement des coussins gonflables.

Il a procédé au rappel de 2,6 millions de véhicules en 2014, dix ans après la détection du défaut.

Le constructeur a offert aux victimes d'accidents liés à ce dysfonctionnement de les indemniser, lorsque les demandes étaient justifiées. Au total, GM a retenu 399 dossiers sur les 4343 étudiés et a proposé de verser 594,5 millions de dollars aux personnes lésées ou à leurs ayants-droit.

Plus de 90% des particuliers éligibles à cette indemnisation l'ont acceptée, tandis que de nombreux recours judiciaires ont été formés par d'autres automobilistes ou leurs ayants-droit.