Avant des pionniers de l'hydrogène comme Toyota, Nissan et General Motors, le constructeur coréen Hyundai a commencé mardi dernier à fabriquer en série des véhicules à pile à combustible alimentés à l'hydrogène, des Tucson Fuel Cell.

Hyundai affirme avoir inauguré la première chaîne de montage au monde vouée exclusivement à l'assemblage de voitures électriques à hydrogène, à Ulsan, en Corée du Sud, - Honda fabriquait en (très) petite série des FCX Clarity dès 2008 et d'autres modèles à son usine de Takanezawa, au Japon.

Le Tucson électrique à hydrogène (aussi appelé ix35 Fuel Cell hors de l'Amérique du Nord) sera pour le moment fabriqué à très basse cadence et de façon intermittente. Le premier à sortir de la chaîne d'Ulsan mardi dernier a été mis dans un avion et envoyé en Suisse, où il trônera au centre du kiosque de Hyundai au Salon international de l'auto de Genève, qui ouvrira cette semaine.

Dans un utilitaire comme la Tucson à l'hydrogène, le véhicule est mû par un moteur électrique. Comme les voitures électriques, les voitures à hydrogène ont des batteries au lithium-ion, mais la charge se fait au fur et à mesure, grâce à une «pile à combustible» qui génère de l'électricité en consommant de l'hydrogène. Ce gaz est stocké dans un réservoir spécial et sa conversion en électricité produit de l'eau comme seule émanation.

«Avec l'ix35 Fuel Cell, Hyundai ouvre la voie vers l'avenir à émission zéro», a dit Éok Jo Kim, vice-président du conseil d'administration, lors de l'inauguration de l'usine d'Ulsan.

Les 17 premiers Tucson à hydrogène sont destinés aux parcs automobiles publics de Copenhague, au Danemark, et de Skäne, en Suède. Hyundai recueillera des données en usage réel dans ces deux villes, dans le but de perfectionner les unités qui suivront. Hyundai prévoit construire un millier de ces multisegments à hydrogène d'ici 2015 ou 2016. La plupart seront offerts en location-bail à des parcs publics et privés, surtout en Europe. Le lancement des ventes au détail est prévu «après 2015», dit Hyundai, également en Europe.

Toyota et Nissan ont aussi annoncé leur intention de lancer en Europe des véhicules à hydrogène. Mais General Motors, un autre pionnier avec ses Equinox à hydrogène construits au Centre de recherche d'Oshawa, en Ontario, estime que la voiture à hydrogène ne sera viable, économiquement, que durant la décennie 2020.

Pour Hyundai, la voiture à hydrogène est une façon de rattraper le retard qu'il avait pris sur les constructeurs japonais, notamment Nissan, qui a misé gros sur la voiture tout électrique. Hyundai estime que la voiture tout électrique, comme la Nissan Leaf, est une étape qu'elle peut sauter. Le constructeur parie qu'il pourra réduire les coûts de fabrication des piles à combustible plus vite, par exemple, que Nissan pourra réduire celui des batteries.

Outre Honda, qui a élaboré des méthodes semi-industrielles pour assembler la FCX Clarity, les autres constructeurs qui ont tâté de la voiture à hydrogène avaient modifié de façon quasi artisanale des modèles traditionnels dans des laboratoires ou des ateliers peuplés d'ingénieurs, de techniciens et d'ouvriers hautement qualifiés.

Or, le Tucson Fuel Cell est assemblé sur une véritable chaîne de montage avec des techniques de production de masse, à l'usine Hyundai d'Ulsan, en Corée du Sud.

Le coût de production d'un Tucson à hydrogène est estimé à plus de 50 000$ et les observateurs pensent que Hyundai le lancera en 2015 à un prix proche des 88 000$.