Nichant dans un segment en déclin, la Genesis berline n'a pas joui d'une grande popularité depuis son lancement en 2008. Ses ventes, qui n'ont jamais dépassé les 1200 unités annuelles au Canada, traduisent la puissance de la perception, un élément qui semble encore plomber ce symbole de la première incursion de Hyundai dans le luxe. Qu'à cela ne tienne, le constructeur coréen entend toujours l'offrir et espère lui donner un second souffle avec une mouture révisée pour percer le marché européen.

En plus de devoir se battre contre les idées préconçues sur Hyundai qui subsistent encore - mais beaucoup moins, il faut l'admettre -, cette Genesis berline a un problème d'identité. En plus de partager son nom avec un coupé ciblant une clientèle aux antipodes (Genesis coupe), elle doit également cohabiter avec une cousine plus luxueuse et plus chère (Equus) avec laquelle elle partage sa plateforme et sa mécanique de pointe. Cette nouvelle Genesis semble vouloir encore plus se distancier de cette dernière.

Hyundai passe évidemment par le style pour bien camper cette refonte. Sa carrosserie expose la deuxième phase du langage esthétique « sculpture fluide », un code adopté en 2010 par le constructeur avec les Tucson et Sonata redessinés.

Loin d'avoir la prétention de vouloir révolutionner le genre, cette Genesis berline jouera dorénavant son rôle avec tous le moins plus d'aplomb avec des bribes d'inspiration pigées chez les berlines de grand luxe. Sa calandre maintenant bien mise en évidence, un peu voire beaucoup à la manière d'une Mercedes Classe S, est bordées par des phares qui semblent avoir été déboulonnés d'une BMW Série 7. De profil, on croirait voir une Infiniti Q70 avec un renflement d'ailes arrière bien prononcé. Une synthèse bien maîtrisée donc, au détriment d'une réelle créativité.

L'intégrale à la rescousse

Comme cela a été annoncé il y a quelques semaines, la Genesis recevra l'apport d'un rouage intégral, une première pour cette voiture reposant sur une plateforme à propulsion. Baptisé HTRAC All-Wheel-Drive, il module le couple de manière électronique entre les essieux avant et arrière par l'entremise d'une boîte de transfert à embrayages multiples. Son comportement est réglable par le conducteur. Ainsi, en mode « Sport », la majorité du couple est envoyée vers l'arrière pour un tempérament plus joueur. À elle seule, cette option peut certainement faire augmenter son intérêt dans les pays nordiques, il va sans dire.

Hyundai affirme également avoir fait des retouches à la suspension, promise plus ferme pour mieux contenir le roulis et le tangage. Son châssis est également plus rigide avec une résistance à la flexion accrue de 14 % et résistance à la torsion augmentée de 40 %. Un système de servodirection à ratio variable permettra de faciliter les manoeuvres de stationnement à basse vitesse, un défaut souvent soulevé lorsqu'il est question de grosses berlines.

Pour les moteurs, la version nord-américaine devrait conserver le duo de l'ancienne génération, à savoir un V6 de 3,8 L (333 ch) et le V8 de 5 L (429 ch), tous deux à injection directe et couplés à une transmission automatique à huit rapports.

Améliorée en théorie, cette Genesis berline est certes à première vue plus alléchante. Rien n'est cependant gagné, surtout dans un segment perdant des plumes chaque année. Hyundai Canada nous a confirmé que la version nord-américaine de cette Genesis sera dévoilée à Detroit en janvier.

Photo fournie par Hyundai

De profil, on croirait voir une Infiniti Q70 avec un renflement d'ailes arrière bien prononcé.