Hyundai va lancer après le nouvel an un véhicule à hydrogène de deuxième génération, capable de parcourir 580 km entre chaque plein. Un prototype a été dévoilé jeudi à Séoul.

Si le constructeur coréen tient promesse, ce nouveau véhicule --qui n'a pas encore de nom-- aurait une autonomie 40 % plus élevée que celle de son actuel VUS à hydrogène, le Tucson FCEV, dont seulement quelques milliers d'exemplaires ont été fabriqués depuis 2013 et loués à grande perte à des clients Hyundai du Japon, des Pays-Bas, de quelques États américains et de Colombie-Britannique.

Bon au grand froid

Détail intéressant pour les conducteurs canadiens, Hyundai affirme que son futur VUS à hydrogène peut démarrer à moins 30 Celsius.

Un véhicule à hydrogène est mu par un moteur électrique. Ce moteur, au lieu d'être alimenté par de lourdes et coûteuses batteries au lithium-ion, est approvisionné en électricité par une «pile à combustible» --une sorte de génératrice-- lié à un réservoir d'hydrogène. Le procédé laisse s'échapper de l'eau au lieu de gaz toxiques comme le monoxyde de carbone ou les oxydes d'azote générés par les moteurs à essence et au diesel

C'est un mode de propulsion séduisant quand on le compare à l'auto tout électrique, parce qu'un plein d'hydrogène prend à peine plus de temps qu'un plein d'essence (il faut des heures pour recharger complètement une auto électrique). C'est aussi la voiture verte préférée des compagnies pétrolières parce que le raffinage permet de capter d'importantes quantités d'hydrogène.

Deux des trois réservoirs à hydrogène du VUS Hyundai.Photo: Reuters

Peu réaliste

Par contre, l'auto à hydrogène est considérée comme peu réaliste parce qu'il faudrait construire un réseau de distribution (ou convertir les postes d'essence actuels) pour le ravitaillement en hydrogène, ce qui représente un investissement colossal.

Par comparaison, le réseau électrique s'étend presque partout où habitent des humains et les bornes de recharge électriques sont de plus en plus faciles à trouver en Amérique du Nord, en Europe occidentale et dans l'Est de la Chine.

Même en Corée, au Japon et aux États-Unis, les stations de ravitaillement en hydrogène sont très rares, ce qui explique pourquoi les Tucson FCEV lancés en 2013 sont disponibles dans si peu d'endroits.

Autre défaut, l'hydrogène est un gaz extrêmement inflammable et difficile à stocker dans les réservoirs pressurisés d'auto, qui ont au volume considérable.

Malgré ces désavantages marqués, Hyundai n'est pas le seul constructeur à croire en l'hydrogène : General Motors, Honda et Toyota investissent massivement dans le développement de cette technologie.

Pour son prochain véhicule à hydrogène, Hyundai utilisera trois petits réservoirs pressurisés, au lieu d'un gros, comme celui du Tucson FCEV.

Le premier vice-président de Hyundai. Lee Kwang-Guk, pose devant le nouveau VUS à hydrogène de Hyundai lors de son dévoilement à Séoul. Photo: AP

Hyundai mise aussi sur l'électricité

La Corée du Sud a annoncé que son réseau de stations d'hydrogène passera de 16 à 100 d'ici 2020. Ce pays vise 10 000 immatriculations de voitures à hydrogène d'ici 2020 pour réduire la pollution automobile. C'est un objectif ambitieux, puisqu'il n'y en a que 121 actuellement.

Devant de tels obstacles, Hyundai ne met pas tous ses oeufs dans le même panier et va aussi lancer une auto tout électrique ayant une autonomie de 500 km vers 2022.

L'an prochain, Hyundai lancera une petite auto électrique concurrente de la Chevrolet Bolt et de la Tesla Modèle 3, pouvant rouler 390 km après une recharge complète.

Ce sera une amélioration par rapport à la IONIQ, la tout électrique lancée l'an dernier par Hyundai, et ayant une autonomie de seulement 190 km (elle est aussi offerte en versions hybrides).

La Hyundai Ioniq lors du salon de l'auto électrique de Montréal en mai dernier. Photo: Presse Canadienne