L'année dernière, le constructeur américain Ford a annoncé en grande pompe qu'il procédait à la relance de sa marque de prestige Lincoln. Achetée par Henry Ford et son fils Edsel d'Henry Leyland en 1922, la Lincoln Motor Car devait être une marque de très grand luxe de Ford, ce qu'elle fut au moins jusqu'au milieu des années 70. C'est alors que la plupart des nouvelles Lincoln ont été dessinées sur le modèle des Ford "glorifiées" sauf, peut-être, la Town Car, une limousine maintenant disparue.

Toutefois, pour 2013, les administrateurs de Ford ont décidé de raviver la Lincoln Motor Car Company (Compagnie automobile Lincoln chez nous). Pour ce faire, ils ont demandé à leurs concepteurs de créer une véritable Lincoln, une auto au design unique, mais qui repose sur une plateforme des plus populaires, celle des voitures des segments C/D. Ils en sont venus à la berline MKZ de la catégorie C/D haut de gamme.

Les C/D sont des autos plus grandes que celles de la classe C (comme la Focus), mais légèrement plus petites que celles des classes D (comme la Taurus). Au Canada, les C/D représentent quelque 25% du marché des autos de luxe et les constructeurs s'attendent à ce que ce segment gagne en popularité.

Retour à la case départ

Présentée fastueusement aux divers salons de l'automobile, la nouvelle MKZ devait arriver sur le marché en février 2013. Malheureusement, le lancement officiel a dû être retardé de quelques mois. La raison? Les administrateurs de la marque se sont vite rendu compte que la finition de la MKZ n'allait pas correspondre aux attentes des acheteurs de telles autos. Lincoln a donc dû revoir ses méthodes d'assemblage afin que les MKZ arrivent chez les concessionnaires de la marque (ils sont environ une cinquantaine au Québec) avec une finition impeccable, capable de rivaliser avec la concurrence. Il aura fallu une soixantaine de jours au constructeur pour ajuster son tir, période durant laquelle aucune MKZ ne fut livrée!

Quelle est cette concurrence? Nous avons demandé à Peter Jansen, directeur national de la marque au Canada de nous expliquer à qui s'adressait la MKZ lors de sa présentation médiatique à Québec à la mi-juillet. Selon Jansen, les principaux concurrents de la MKZ sont des produits offerts par Lexus ou Audi. «Ce que l'on vise, c'est surtout l'excellence de la qualité!», nous a-t-il dit tout en précisant que Lincoln n'irait pas du côté de la performance et de la course comme Cadillac le fait.

Les autres Lincoln...

Toujours selon Peter Jansen, nous devrions voir quatre nouvelles Lincoln nous arriver au cours des quatre prochaines années. Il n'a pas voulu dévoiler les secrets de l'entreprise, mais on se doute tous que le prototype MKC (inspiré de l'architecture du Ford Escape) dévoilé au salon de Detroit en janvier dernier soit le prochain nouveau Lincoln. Il a toutefois souligné que le segment des utilitaires intermédiaires était très populaire. Y aurait-il donc une Lincoln à venir dans ce segment? Son architecture ressemblera-t-elle à celle de Ford Explorer? Quant au grand VUS Navigator, il attire toujours ,selon Jansen, une clientèle de plus en plus jeune (35 à 45 ans!) avec des enfants, qui recherche en même temps un véhicule ayant une grande capacité de remorquage.

La nouvelle Lincoln MKZ est offerte avec un moteur à quatre cylindres EcoBoost de 240 chevaux équipé d'une boîte automatique à 6 rapports et traction ou avec le V6 Ti-CVT de 3,7 litres de 300 chevaux avec boîte automatique à 6 rapports et transmission intégrale. L'auto qui a été présentée à Québec était celle de la troisième version, l'hybride mue par un quatre cylindres de 2 litres à cycle Atkinson et moteur électrique, une combinaison donnant 188 chevaux. Cet ensemble mécanique est combiné à une boîte automatique CVT et à la traction avant, ce qui, selon Ford, devrait procurer une consommation de 4,2 L/100 km en ville et 4,3 sur route. Le premier prix de la Lincoln MKZ ordinaire est, selon Christine Hollander, des relations publiques de Ford, de 38 350$.