Lincoln a manifestement perdu sa superbe de jadis, celle qui lui donnait le prestigieux ticket d'entrée à la Maison-Blanche pour fournir la limousine présidentielle. Au cours des 15 dernières années, la marque, qui soulignera ses 100 ans l'année prochaine, s'est diluée, ne devenant rien d'autre que la succursale de luxe bien générique de Ford. On veut maintenant redresser la barre avec le retour de la Continental, une volonté de changement qui cascade aussi sur la MKZ pour 2017. Est-ce assez pour lui permettre de s'émanciper ?

Design

Pour l'année-modèle 2017, la MKZ a fait l'objet d'un important rafraîchissement esthétique directement inspiré de la Continental, nouveau porte-étendard du constructeur.

Le coup de crayon, plus inspiré, s'est concentré sur l'avant, avec une nouvelle calandre faite d'une pièce et dont le treillis est taillé selon le logo du constructeur. C'est beaucoup plus élégant que l'ancienne calandre moustachue en deux pièces. Sur le profil, cette MKZ présente par ailleurs une gracieuse ligne de toit fuyante qui s'harmonise de belle façon avec le coffre arrière. Cette progression dans le design est salutaire, mais a-t-elle réellement le panache nécessaire ? Le doute est permis.

Essai routier Lincoln MKZ 2017. Photo fournie par le constructeur

À bord

La MKZ n'est encore là pas entièrement convaincante. La présentation, qui n'a pas fait l'objet de retouches majeures depuis plusieurs années, n'étale pas une opulence particulièrement marquée.

Les boutons servant de commande à la transmission, par exemple, donnent une impression de qualité moyenne lorsqu'ils sont manipulés. Lincoln aurait également pu dégager la nacelle de commandes, engorgée par une trop grande quantité de petits boutons. Les matières utilisées restent en outre tout de même de bonne qualité et on salue également la présence de nombreux rangements. Si vous cochez la coûteuse option du toit panoramique, vous devrez négocier avec un dégagement pour la tête limité, un problème prononcé à l'arrière.

Essai routier Lincoln MKZ 2017. Photo fournie par le constructeur

Sous le capot

La version à l'essai de la MKZ était pourvue du nouveau V6 biturbo de 3 L, un moteur qui relaie son couple aux quatre roues par le truchement d'une boîte automatique à six rapports.

Livrant pas moins de 400 ch et 400 lb-pi (donnée mesurée avec indice d'octane 93), ce V6 fait bondir la berline en départ arrêté avec une étonnante mollesse, un résultat attribuable autant à sa transmission, pas très franche, qu'à son rouage intégral qui peine à bien distribuer le couple au sol. Les reprises paraissent cependant plus convaincantes. Bref, il y a certainement lieu de remettre en question la pertinence de l'utilisation de ce moteur dans la MKZ.

Derrière le volant

Avec pas moins de 400 ch, on serait en droit de s'attendre à ce que cette MKZ ait reçu quelques retouches d'importance à son châssis.

Ce n'est malheureusement pas le cas. Les amortisseurs adaptatifs se comportent de façon très similaire à ceux de sa cousine, la Ford Fusion Sport. Ce qui apparaît plutôt manifeste au fil des kilomètres engrangés derrière le volant, c'est que cette MKZ n'a pas les moyens de ses ambitions. Sa direction n'offre pas un toucher exceptionnel. Son châssis manque de rigidité pour bien encadrer la cavalerie du V6. Finalement, l'insonorisation du train roulant mériterait d'être peaufinée.

Essai routier Lincoln MKZ 2017. Photo fournie par le constructeur

Technologies embarquées

La MKZ reçoit l'apport de la dernière et troisième génération du système d'infodivertissement SYNC.

Conçu de concert avec BlackBerry, ce système remplit le mandat d'excellente façon. Les menus sont bien construits et accessibles de façon logique. La présentation est également plus élégante que celle de son prédécesseur et le traitement des commandes est beaucoup plus rapide. Le constructeur propose par ailleurs une application baptisée MyLincoln Mobile qui permet, entre autres, de démarrer et déverrouiller la voiture à distance. La chaîne audio optionnelle Revel Optima présente une bonne sonorité, mais ce n'est pas la meilleure chaîne du segment.

Essai routier Lincoln MKZ 2017. Photo fournie par le constructeur

Verdict

La MKZ traduit à elle seule pourquoi Lincoln n'arrive pas à s'imposer face aux marques de luxe allemandes et japonaises.

Techniquement trop près de la Fusion, un véhicule beaucoup plus abordable, elle a beau se présenter avec 400 ch sous le capot et une devanture rafraîchie, l'exécution n'est pas à la hauteur. La MKZ n'est pas foncièrement une mauvaise voiture, mais elle ne propose pas une expérience de conduite assez aboutie ni un habitacle assez logeable pour justifier le supplément. La grille de tarifs est également plutôt prohibitive, chose qui a fait grimper la facture du véhicule à l'essai à pas moins de 68 000 $... Espérons pour Lincoln que la Continental sera bien meilleure.

Essai routier Lincoln MKZ 2017. Photo fournie par le constructeur

La MKZ en bref

Toit panoramique

L'immense et élégant toit panoramique proposé en option (3450 $) se superpose sur la lunette arrière lorsqu'il est levé, ce qui obstrue la visibilité arrière.

Modes de conduite

Contrairement à la concurrence qui propose généralement l'ajustement indépendant des direction/suspension/transmission/accélérateur, on doit négocier avec trois modes de conduite non réglables dans la MKZ.

Sièges confortables

Avec le groupe d'options Sport, la MKZ est garnie de sièges masseurs très confortables dont les supports latéraux sur l'assise et le dossier sont réglables pour bien vous tenir en place.

Conduite en ville

Encore là proposé en option, le régulateur de vitesse adaptatif de la MKZ peut fonctionner à basse vitesse, ce qui facilite la conduite urbaine.

Places arrière

Avec un dégagement pour les jambes limité, tout comme celui pour la tête (surtout avec le toit ouvrant), les places arrière de la MKZ ne sont pas les plus accueillantes.

Fiche technique

Version à l'essai : MKZ Reserve 3.0T

Prix (avec options, transport et préparation) : 68 000 $

Moteur : V6 DACT 3 L biturbo

Puissance : 400 ch à 5500 tr/min (avec octane 93)

Couple : 400 lb-pi à 2750 tr/min (avec octane 93)

Transmission : Automatique à 6 rapports avec mode manuel

Architecture motrice : Moteur avant transversal, transmission intégrale

Consommation (ÉnerGuide) : 11,8 L/100 km

Concurrentes directes : Acura TLX, Audi A4, BMW Série 3, Infiniti Q50, Jaguar XE, Lexus IS, Mercedes-Benz Classe C, Volvo S60,

Du nouveau en 2017 ? Redessinée, nouveau moteur V6 biturbo

Pour en savoir plus : www.lincolncanada.com