L'automobile vit l'une des plus importantes phases de transition de son histoire. Tiraillée entre l'électrification, l'uniformisation des gammes et le développement des technologies de conduite, l'industrie se cherche une voie.

Au travers de ce dédale, il reste heureusement des voitures qui orientent leur raisonnement vers des considérations de base, vers la stimulation des sens. On ne pourrait trouver meilleur exemple que la Mazda MX-5.

Design

Plus de 27 ans après sa commercialisation en Amérique du Nord, la MX-5, encore souvent appelée Miata, reste d'une redoutable efficacité sur le plan du design.

Non pas qu'elle soit d'une beauté transcendante, là n'est pas réellement la raison d'être de l'exercice, c'est plutôt ses belles proportions qui charment. Assise basse, sans être un inconvénient pour les dos d'âne, elle étale un profil sans véritable porte-à-faux, un aspect très serré qui rappelle sa filiation avec les roadsters anglais des années 60. L'avant cultive un certain côté exotique, avec ses phares très fins et des ailes sculptées de manière bombée et lisse.

À bord

Les modestes dimensions de la MX-5 et la configuration du châssis plaçant le moteur derrière l'essieu avant laissent évidemment peu de place pour l'habitacle.

Les très petites portières s'ouvrent néanmoins sur un espace assez bien occupé. Si vous mesurez au-delà de 1,86 m (6 pi 1 po), vous vous sentirez à l'étroit, une impression qui est exacerbée par l'impossibilité d'ajuster le volant en profondeur. Le tableau de bord, bas, paraît en outre très dépouillé tout en offrant toutes les commandes nécessaires, chose qui écarte les distractions. On aurait cependant pu mieux intégrer l'écran du système d'infodivertissement.

Sous le capot

À l'instar de sa devancière, l'actuelle MX-5 table sur un seul moteur, un quatre-cylindres de 2 L.

Avec ses 155 ch, ce moulin semble, du moins sur papier, bien frêle devant une concurrence (indirecte) offrant bien souvent le double. Cette MX-5 est toutefois quasi vaporeuse avec son poids de 1058 kg. De cette équation élémentaire, on obtient une voiture bien plus fringante que la somme des chiffres avancés. Le 2 L à injection directe est aussi plus souple à bas régime que son prédécesseur. Pour couronner le tout, la boîte manuelle reste un incontournable, se situant parmi les meilleures boîtes offertes, tous segments confondus.

Derrière le volant

Au-delà des considérations techniques qui exposent la chasse obsédée au moindre kilo, la MX-5 se savoure sur la route.

Bénéficiant d'un rapport de masses parfaitement distribué entre l'avant et l'arrière (50:50), elle attaque chaque courbe avec aisance. Elle n'a pas l'assurance d'une grande sportive - pour ça, il faudrait diminuer le roulis en virage -, mais cette manière plus nonchalante d'aborder le mandat ajoute au divertissement. On la sent vivante grâce à ses roues motrices arrière, communicatives. Il faut toutefois accepter une insonorisation très sommaire. Sans encore avoir l'éloquence de l'ancienne direction hydraulique, la direction électromécanique fait de l'excellent boulot.

Technologies embarquées

Si vous désirez mettre la main sur une Mazda MX-5, l'aspect technologique ne figure probablement pas au sommet de vos exigences.

Le système d'infodivertissement Mazda Connect est néanmoins proposé dans les versions GS et GT. Pas encore au point, il calque en partie le système iDrive de BMW avec sa molette positionnée sur la console centrale. Placée un peu trop vers l'arrière, elle assure une navigation rapide, dans des menus pas toujours bien construits. Le système est aussi à la traîne sur le plan de la connectivité, ne proposant pas l'arrimage avec les applications Android Auto ou Apple CarPlay.

Verdict

Grâce à une approche évolutive, Mazda a réussi à faire de cette MX-5 le roadster le plus populaire de l'histoire.

Le dernier opus, qui fait l'objet de l'essai routier de cette semaine, obéit certainement à cette convention. Rares sont les voitures qui permettent de stimuler autant les sens sans ajouter une dose considérable de chevaux. Il faut évidemment approcher cette MX-5 un peu à la manière d'une moto. Pas particulièrement pratique, elle est née pour les escapades de fin de semaine et peut amener étonnamment loin grâce à sa faible consommation de carburant.

La MX-5 en bref

Sièges confortables

Bien maintenu en place par des sièges Recaro de très grande qualité (groupe Sport), on enfile facilement les virages.

Freinage

Un peu coûteux (4400 $), le groupe Sport permet d'obtenir de puissants étriers Brembo à l'avant, ce qui renforce le freinage, une faiblesse de la MX-5.

Voyager léger

Avec un coffre arrière de 130 L et des espaces de rangement quasi inexistants, il faut éviter les gros bagages lorsqu'on part en voyage au volant de la MX-5.

Toit simple

Ingénieux, le toit de la MX-5 ne dispose pas de mécanisme pour l'actionner, tout se fait à la main, ce qui rend l'opération très rapide pour éviter d'être mouillé en cas d'averse.

Châssis rigide

Souvent le talon d'Achille des décapotables, la rigidité du châssis de la MX-5 est indéniable grâce à une plus grande utilisation d'acier à haute résistance par rapport à la génération précédente.

Fiche technique

Version à l'essai : GS groupe Sport

Prix (avec options et préparation) : 41 157 $

Moteur : L4 DACT 2 L

Puissance : 155 ch à 6000 tr/min

Couple : 148 lb-pi à 4600 tr/min

Transmission (modèle d'essai) : Manuelle à 6 rapports

Architecture motrice : Moteur longitudinal avant, propulsion

Consommation (ÉnerGuide) : 7,8 L/100 km (Super)

Concurrentes : Chevrolet Camaro décapotable, Ford Mustang décapotable

Du nouveau en 2016 ? Nouvelle génération

Pour en savoir plus : www.mazda.ca