La Mazda MX-5 fait partie de ces oeuvres de référence qu'on mentionne constamment lorsqu'il est question d'agrément de conduite. Le roadster, fier de son approche minimaliste, se positionne à contre-courant d'une industrie qui carbure de plus en plus aux valeurs ajoutées technologiques, une mouvance qui va jusqu'à remettre en question l'acte même de conduire. Mais voilà, Mazda a choisi cette année de légèrement complexifier la recette en ajoutant un toit rigide semblable à celui de la Porsche 911 Targa. Est-ce un pas de trop ?

Son design

La MX-5 RF (pour Retractable Fastback) est d'abord un exercice stylistique cherchant à élargir l'identité visuelle de cette MX-5.

Sur cet aspect, c'est très persuasif. Faisant l'impasse sur le toit souple habituel, cette RF revêt un couvre-chef différent, composé d'un panneau de toit placé au-dessus de l'habitacle et d'une structure arrière qui incorpore la lunette positionnée devant les arcs de toit. Ces derniers se prolongent jusque sur les ailes arrière, pour donner un coup de crayon beaucoup plus fuyant et pur à cette MX-5. Lorsque le toit s'abaisse, le ballet prend à peine 13 secondes. La structure arrière se soulève pour que le panneau de toit s'abaisse en dessous, emportant avec lui la lunette arrière.

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À bord

La présentation intérieure de cette MX-5 RF est identique à celle de la MX-5 de série. On retrouve donc un habitacle assez fonctionnel, sans être spacieux ou réellement pratique.

C'est juste, pour les jambes et la tête, dont le dégagement perd 15 mm avec ce toit rigide. Ne cherchez pas la boîte à gants, un petit compartiment entre les deux sièges la remplace, au centre. Visuellement, Mazda a favorisé la simplicité, plaçant la planche de bord très bas. Son dessin, relativement dégarni, fait un rappel des feux arrière avec les buses circulaires. Le petit volant, qu'on ne peut malheureusement pas ajuster en profondeur, se prend bien en main et n'est pas surchargé de commandes. Le levier de vitesses et aussi parfaitement positionné.

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Sous le capot

Le menu demeure ici toujours aussi simple. La MX-5 met la table avec un seul moteur, un quatre-cylindres de 2 L atmosphérique à injection directe, le même que l'on retrouve dans la Mazda3 de série.

Ses 155 ch, qui s'abreuvent de préférence avec de l'essence super, paraissent bien chétifs pour un roadster du genre. La MX-5 a toutefois un solide argument pour justifier cette puissance : son poids. Avec seulement 1114 kg à traîner, le moulin paraît étonnamment à l'aise et chante avec juste assez d'insistance pour rendre l'expérience plus immersive. Bien que tout à fait convenable, la transmission automatique atténue énormément les sensations. Mieux vaut privilégier la transmission manuelle, ultraprécise sans être caractérielle dans la circulation.

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Derrière le volant

La MX-5 vit essentiellement pour cette variable plutôt intangible : l'agrément de conduite. Car, bien qu'outillée pour avaler les enchevêtrements de courbes les plus complexes, cette MX-5 n'est pas une athlète d'élite.

Le roulis demeure trop présent pour qu'elle aspire à ce titre. C'est plutôt une création marquée par une grande jovialité, qui communique énormément au conducteur et qui amplifie tout, même la vitesse. Donc, nul besoin d'atteindre un rythme fou pour l'apprécier. Sa direction reste un instrument au toucher exceptionnel. Le toit rigide, qui ajoute 56 kg, ne perturbe pas l'équilibre général du roadster, mais n'ajoute a priori rien à l'expérience, sinon une visibilité trois quarts arrière obstruée en tout temps.

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Les technologies embarquées

Comme les produits Mazda, la MX-5 est outillée d'un système d'infodivertissement qu'on peut autant contrôler au moyen d'une molette que de manière tactile.

L'écran, très lisible et qui n'est pas trop bien intégré au tableau de bord, affiche une bonne définition d'image. Le système est aussi assez rapide. On ne peut cependant pas en dire autant de la courbe d'apprentissage, dont le temps est étiré par les menus pas parfaitement bien construits. Il faut également s'ajuster au positionnement des commandes, près du levier de vitesses, ce qui devient fort logique assez rapidement. Sur le plan de la sécurité, la MX-5 est offerte de série avec un système d'alerte d'angles morts, chose incontournable en raison de la très mauvaise visibilité trois quarts arrière.

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Le verdict

La MX-5 RF est une réinterprétation fort bien réussie d'un design qui l'est tout autant. Au-delà de ce dessin fort élégant, cette version n'a pas réellement d'autre valeur ajoutée.

Certes, son toit offre une meilleure insonorisation, mais augmente également les inévitables bruits de craquement sur routes accidentées causés par son plus grand nombre de pièces rigides. Il ne coupe également pas beaucoup le vent qui s'engouffre dans l'habitacle par l'arrière et diminue tout de même de manière marquée la visibilité. On achète donc d'abord cette livrée RF avec les yeux et, à seulement 3000 $ de plus que les livrées comparables équipées du toit souple (GS et GT), ce plaisir n'est pas si coûteux, après tout.

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Carnet de notes

LE COFFRE

Le coffre arrière, fort bien pensé, mais petit, ne perd a priori pas d'espace en comparaison avec la version au toit souple, à peine 3 L pour 127 L de volume. Lorsqu'abaissé, le toit ne diminue également pas l'espace du coffre.

OUVERTURE ET FERMETURE DU TOIT

Comme avec la plupart des toits du genre, vous pouvez rouler jusqu'à 10 km/h lorsque vous ouvrez et fermez le toit, chose qui permet de diminuer le stress lorsque la pluie se met de la partie.

PAS POUR TOUS LES PHYSIQUES

Si vous mesurez au-delà de 5 pi 11 po (1 m 80), cette MX-5 RF pourrait se révéler peu confortable en raison de son habitacle plutôt étriqué.

MOTEUR SOBRE

La MX-5 se situe parmi les voitures au tempérament sportif les plus sobres sur le marché avec une consommation de carburant qui peut facilement s'abaisser autour des 6,5 L/100 km sur autoroute.

TRÈS AGILE EN VILLE

Avec ses dimensions très réduites, la MX-5 RF est très à l'aise en ville, comme en fait foi son rayon de braquage de seulement 9,4 m.

Fiche technique

Version à l'essai : GS groupe Sport

Prix (avec options) : 42 200 $

Moteur : L4 DACT 2 L

Puissance : 150 ch à 6000 tr/min

Couple : 148 lb-pi à 4600 tr/min

Transmission (modèle d'essai) : Manuelle à six rapports

Architecture motrice : Moteur longitudinal avant, propulsion

Consommation (ÉnerGuide) : 8,1 L/100 km (super recommandé)

Concurrentes directes : Mini Cooper décapotable

Du nouveau en 2017 ? Nouvelle version à toit rigide (RF)

Pour en savoir plus : www.mazda.ca